Nos lectures de Novembre 2023

Présents: Robert, Jacques, Chantal D., Roger, Claudie, Bernadette, Monique, Chantal J., Éric., Madeleine, Marie-Madeleine.

Calendrier: en 2023: 16 décembre.
en 2024: 13 janvier, 17 février, 16 mars, 13 avril, 25 mai, 15 juin.

Bernadette: La vague qui vient de Daniel Fohr . <!--Résumé Un dessinateur de B.D. S'installe sur une île pour faire le point sur sa carrière. Il va découvrir les habitants et être sollicité pour faire une fresque. Il observe et décrit les insulaires et découvre l'histoire mystérieuse du trésor d'un pirate avec... d’innombrables méprises et situations cocasses qui sont décrites dans ce livre. Facile à lire. Coup de cœur *Disponible à la médiathèque

Claudie : La longue marche de Bernard Ollivier . La longue marche de Bernard Ollivier. 3 tomes. 1. Traverser l'Anatolie. 2. Vers Samarcande. 3. Le vent des steppes. Un grand voyage à pied par procuration, 12 000km d'Istanbul à X'ian en Chine, 4 ans, 4 fois 4 mois de marche, sans succomber au transport sauf quand il ne peut pas faire autrement, il revient ensuite au point de son dernier arrêt. Il a plus de 60 ans, une forme incroyable. 35, 40, 50 km ou plus par jour, d'abord avec son sac à dos puis un chariot qu'il tire (Ulysse), sous des températures basses ou très hautes, 50° dans le désert du Turkménistan, le Karakoum, où il ne trouvera personne pour lui donner un chameau au vu des conditions climatiques! "Mais, dans la limite de 30km par jour, la marche est une jouissance, une douce drogue" Ce qu'il parviendra difficilement à observer. "Le plus vieux mode de déplacement du monde est aussi celui qui permet le contact, le seul à vrai dire. Assez de voir des civilisations en boîte et de la culture sous serre. Mon musée à moi, ce sont les chemins, les hommes qui les empruntent, les places de villages et une soupe, attablé avec des inconnus..." Alors, on est à ses cotés, on sue, on admire, on a peur, on voit ce qu'il regarde, les paysages, les personnes qu'il rencontre, les bonnes et les mauvaises, on observe avec lui les témoignages des cultures, les physiques, les vêtements, les couleurs, les comportements. Très souvent et spontanément nourri, hébergé dans des lieux chaque fois différents mais souvent précaires, en échange, il se doit de raconter son périple, stupeur, envie, compassion face à cet étranger, fou, héroïque.. Et les contrôles incessants surtout à partir de l'Iran, la police corrompue qui cherche toujours à l'embarquer au commissariat pour le dépenailler, avec les dollars mythiques qu'il n'a pas... Mais il repart toujours à l'aube, avec ses godillots "cric crac", son pantalon à 8 poches qu'il doit régulièrement raccommoder, il traverse l'histoire des caravansérails, au plus près de la route de la soie qui n'existe plus vraiment en dehors de quelques ruines mais il découvre des merveilles ou de simples visions qui le ravissent. Et cette question récurrente tout le long de ce voyage, pourquoi me suis-je lancé dans une telle aventure ? Incroyable et souvent risquée. La route est longue mais chaque page (des notes qu'il prend chaque jour) nous tient au corps et à la tête. Quel voyage! Texte de Claudie Coup de cœur *Disponible à la médiathèque

Roger : Ce qu'il faut de nuit de Laurent Petitmangin . Ce père, cheminot, pas expansif, raconte les siens et ses ressentis, bien souvent des non dits. La «môman», personnage essentiel dans cette famille heureuse, les quitte à l'issue d'une longue maladie. Le fils aîné, Gus, prend «les choses en main», notamment avec son petit frère. Il supplée et s'occupe du ménage, de la cuisine, du linge. Le trio est très soudé, affectivement. Mais, en prenant de l'âge, Gus devient distant car les amis qu'il se choisit sont l'antithèse de la culture politique du père, militant socialiste que ses fils ont souvent aidé notamment lors de la distribution de tracts dans les boîtes aux lettres. Gus, avec ses copains, colle maintenant des affiches pour l'extrême droite. Une malheureuse rencontre avec des antifascistes sera le début d'une descente aux enfers. Attachant, ce récit du père décrit à merveille son intériorité, avec des mots d'un réalisme fascinant. Touchant premier roman avec un rebondissement surprenant.  Coup de cœur *Disponible à la médiathèque

Jacques : Défense et Illustration de la Langue Française de Joachim du Bellay . Le Président de la République a décidé d'ouvrir le Château de Villers Cotterêts à la Cité Internationale de la Langue Française. François 1° y avait déclaré le français langue du royaume à la place du latin. Puis,en 1549, Joachim du Bellay, poète de la Pléïade, avait écrit la Défense et l'Illustration de la Langue Française. La langue est fondamentale pour forger notre identité. Coup de cœur Le dernier dahlia dans un jardin perdu de René Guy Cadou (coup de coeur).

Chantal J.: Flagrant déni de Hélène Machelon . C'est l'histoire d'une adolescente, Juliette, qui accouche d'un enfant qu'elle n'attendait pas. Arrivée à l'hôpital avec sa mère qui craint une appendicite, Juliette apprend qu'elle est sur le point d'accoucher. texte de Chantal J. Coup de cœur Coup de cœur

Marie-Madeleine: La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr . La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr. C'est un livre qui a déjà été présenté puisqu'il a obtenu le Goncourt en 2021. À l'époque je l'avais apprécié et lu avec bonheur. À la relecture j'ai l'impression d'être dans une autre compréhension de ce «livre-monument», dépassant en intérêt mes autres lectures. C'est l'histoire de Diégane, un écrivain sénégalais qui découvre un livre paru en 1938. Son titre: «Le labyrinthe de l'inhumain». Succès dès sa parution (l'auteur est qualifié de Rimbaud nègre) puis la déchéance car l'auteur est accusé de plagiat. Son livre n'est-il qu'une succession de collages d’œuvres majeures? Peu de temps après les accusations proférées, Élimane disparaît. Tout ce récit s'articule autour de la quête de Diégane à la recherche de la vérité sur Élimane et son si beau texte qui produit des effets sur toutes les personnes qui le lisent, jusqu'à des «décès douteux». Le roman est très structuré si bien que nous ne sommes pas perdus, entre digressions dans le passé, analyse d'un milieu littéraire, amours sulfureuses, voyages à Amsterdam, à Paris, en Argentine, au Sénégal. Deux beaux portraits de femmes: Siga, détentrice de secrets, Aîda photojournaliste. Tous les fils sont ténus et s'agencent dans un récit que j'ai trouvé vertigineux. Un magnifique roman. Texte de Marie-Madeleine Coup de cœur *Disponible à la médiathèque

Chantal D.: Le château des rentiers d’Agnès Desarthe. Ses grands parents, rescapés de la Shoah, ont vécu dans le 13° arrondissement avec d'autres qui ont échappé aux rafles ou sont revenus des camps d'extermination nazis. Cette vie communautaire exceptionnelle leur a permis de revenir sur l'histoire de chacun et d'échanger plein de choses... la mort reléguée dans le passé. Une vie chaleureuse et émouvante, avec le bonheur d'être encore vivants, en sursis. Les tâches y sont réparties pour un bien être commun. La narratrice se souvient d'une déportée revenue des camps et des disparus réapparaissent dans ses rêves, rêves auxquels elle aura recours pour évoquer sa famille juive.Elle assistait avec amusement aux rencontres, aux échanges de recettes culinaires, aux disputes en yiddish ou en russe. Elle va imaginer un projet, peut être utopique, pour une vieillesse heureuse. Celui de vivre avec sa famille et ses amis dans un phalanstère, surtout pas en solitaire. Coup de cœur *Disponible à la médiathèque

Robert : La place d’Annie Ernaux . Roman autobiographique de son enfance. Après le décès de son père l’auteure relate ses souvenirs d’enfance jusqu’ à l’âge adulte. Elle annonce au début de l’ouvrage qu’elle décrira la vie de son père dans une écriture «plate» sans émotion, ni passion, ou dérision. Le livre retrace donc avec des phrases simples la vie de son père, paysan puis ouvrier et enfin cafetier-épicier à Yvetot (76). Par son parcours professionnel cet homme pense avoir conquis sa place au soleil, la situation financière de la famille s’étant améliorée à chaque étape mais il sent bien qu’il lui manque les mots pour s’exprimer. Il projette sur sa fille Annie, brillante en études, un avenir encore meilleur pour elle. Il fait les efforts nécessaires, Annie réussit dans ses études, devient enseignante et se marie avec une homme de son niveau intellectuel. Mais elle vit avec un sentiment de trahison par rapport à ses origines sociales et sa famille.Le choix de cette écriture minimaliste, qui se veut descriptive donne une profondeur à ce vécu familial, au parcours d’Annie qui, au fur et à mesure de son avancée dans les études, perçoit la différence entre ses parents et le monde intellectuel auquel elle accède. Derrière le constat on ressent la douleur de cet écart.«Il me conduisait de la maison à l’école sur son vélo. Passeur entre deux rives sous la pluie et le soleil».Texte deRobert Coup de cœur *Disponible à la médiathèque

Présentation de Chantel D.

La colonisation et la décolonisation française. Éditions Milan Album documentaire pour les enfants dès huit ans. Parle de l'Algérie et de l’Indochine avec des points de vue différents. Tout est dit, sur les harkis, notamment.

Adieu Blanche Neige de Béatrice Alemagna .Album. Deux points de vue dans ce récit, celui de la marâtre et celui de Blanche Neige.