samedi 4 février 2023

Nos lectures de Février 2023

Présents :  Chantal D., Roger, Claudie, Isabelle, Bernadette, Robert, Marie-Geneviève, Marie-Madeleine, Françoise, Éric, Jacques, Chantal J.

Site de la médiathèque: https://www.facebook.com/mediatheque.bouguenais.44/

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Marie-Geneviève : Un pied au paradis de Ron Rash . Récit porté par plusieurs narrateurs. Nous sommes dans les Appalaches. Un jeune couple a une vie dure dans sa petite ferme. L'homme est stérile et sa femme va aguicher le voisin, de retour de la Guerre du Vietnam, dans le seul but de procréer, mais ce dernier va vouloir qu'elle le suive. Il sera tué par le mari. La mère du soldat ainsi que le shérif pensent qu'il a été tué par son voisin. Mais le cadavre n'est pas retrouvé. Vingt ans plus tard cette vallée va disparaître pour construire un barrage hydroélectrique, avec la disparition de tous les arbres. Le fils a vingt ans et apprend de la bouche de sa mère, qui était son père et on finira par savoir ce qu'il était advenu de son corps.
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Marie-Geneviève : De beaux lendemains de Russel Banks . Dans un grand parc américain, au nord de New York, dans la neige, un bus scolaire a versé dans un ravin. De nombreux enfants y sont morts beaucoup ont été estropiés. La conductrice raconte. Un père de deux enfants décédés donne sa version. Un avocat cherche les responsabilités. Une femme handicapée suite à cet accident a un secret. Ces témoignages nous font découvrir la vie d'un petit village. La fin est surprenante.
*Disponible à la médiathèque
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Marie-Madeleine : Une machine comme moi de Ian Mac Ewan . Londres, 1982. Charlie est amoureux de Miranda passionnée d'Adam, un robot, véritable androïde. Les robots, de plus en plus sophistiqués vont remplacer les humains. Adam peut faire la synthèse d'un livre et même faire l'amour! Il aura un rôle singulier dans la vie du couple Charlie-Miranda. Cette dystopie réssuscite l'intelligence artificielle avec Alan Turing.
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Françoise : Ô vous, frères humains d’ Albert Cohen . À cinq ans sa famille, qui fabrique des savons, s'installe à Marseille. Il en a dix quand, au sortir de l'école, il est émerveillé par un camelot et son discours pour vendre des bâtons détacheurs. Il veut en acheter et le camelot l'agonit de termes antijuifs (youpin...). Il s'enfuit, personne ne l'a défendu. Il erre et perd son insouciance en se retrouvant face à la réalité. Il voit les affiches antisémites. Si seulement les badauds avaient protesté! C'est ainsi que personne n'a dit non devant les chambres à gaz. Enseigner l'amour de l'autre ne suffit pas, il faut apprendre à ne pas haïr. Belle plaidoirie.
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Claudie : L’art de la joie de Goliarda SAPIENZA (italienne, Sicile) . Fruit de l'imagination d'une femme de lettres, théâtre, cinéma, anarchiste et passionnée, 10 ans d'écriture de ce livre (620p) dans la douleur. (Dit elle) Les premières pages marquent : 3 scènes cathartiques : La 1ère, sa mère "les cheveux de lourd voile noir sont couverts de mouches..." et sa sœur trisomique qui "la fixe de deux fentes sombres ensevelies dans la graisse "... Puis deux scènes de dépucelage précoce, l'une, "..une fatigue douce, pleine de frissons qui empêche de sombrer...", la 2ème, un viol «par un ogre incestueux...» Puis 600p d'une vie de feu, une femme extra- ordinaire, mouvante, sculptée par les expériences hors normes, vivante, vivante de sensualité, de plaisir spirituel et charnel, une femme qui vit ce qu'elle désire vivre .."parce que la jeunesse et la vieillesse ne sont qu'une hypothèse, ton âge est celui que tu choisis, que tu te convaincs d'avoir..." La narratrice, Modesta est née le 1er jour de 1900 (comme la mère de Goliarda), on traverse toute la 1ère moitié du 20ème siècle en Sicile, la pauvreté et la dureté de son enfance, l'emprise de l'Eglise durant son adolescence, la bisexualité assumée pendant sa jeunesse puis la découverte du communisme et de la maternité... Le fascisme, le monde change et Modesta évolue en profondeur, sans concession, sauf dans l'amour. Goliarda n'a jamais eu d'enfant et la myriade de personnages, enfants et adultes, évoluent sous son aile bienveillante dans cette saga familiale digne d'un cinéma d'abord à la Bruno Dumont puis à la Visconti. Texte de Claudie
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Isabelle : Paradis perdus d’ Éric Emmanuel Schmitt . Début d'une série de tomes sur la Taversée desTemps. C'est l'époque des cités lacustres, jusqu'au déluge. Noam, le narrateur est le chef du village. Il est marié à une femme qu'il n'aime pas et qui va mourir. Il tombe amoureux d'une femme qui s'occupe de son père malade qu'elle épousera. Noam va s'enfuir dans la forêt. Cela fait du bien de se replonger dans cette période historique. On y apprend beaucoup avec la description de la vie.
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Chantal D. : Tenir sa langue de Polina Panasenko . Fiction traversée de scènes historiques.C'est l'histoire de l'enfance de Pauline déchirée entre la France et la Russie, avec une alternance de séjours entre les deux pays. Elle a six ans à son arrivée à Saint Étienne. Elle séjournera cependant régulièrement dans la datcha de sa grand-mère paternelle en Russie. Elle doit bien parler le français et, surtout ne pas oublier le russe. On parle russe à l'intérieur et le français dehors. Quand on sort «on met son français», quand on rentre, on «l'enlève». Elle devra lutter constamment entre les deux cultures. Elle se battra pour retrouver son prénom russe Polina qu'on avait francisé, soi-disant pour une meilleure intégration. Les démarches administratives sont ubuesques, parfois hilarantes. Livre plein d'humour avec ce qui n'est pas facile vu de la hauteur d'une enfant.
Coup de cœur
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Roger : Mémoire de soie d' Adrien Borne . L'histoire familiale commence avant la guerre de 14. Nous sommes dans la ruralité. Les personnages sont taiseux et imprégnés d'à priori. Suzanne est placée, pour ses treize ans, en orphelinat pour intégrer une soierie. Son union avec Baptistin semble la sauver de son enfer. Mais la mère de Baptistin lui en fera connaître un autre. Son amoureux mourra à la guerre et il ne connaîtra pas son fils. Suzanne sera internée pendant quelques années et affectée dans ses sentiments maternels. Elle reviendra au foyer où le frère de Baptistin joue, depuis le début, le rôle du père d'Émile. Ils resteront distants, l'un de l'autre, mais s'épouseront pour le côté pratique. Lorsqu'Émile part au service militaire, avec le livret de famille, il y découvre que ses parents sont Suzanne et Baptistin, un autre prénom que celui de son père... C'est magnifiquement raconté et tous les personnages qui cultivent leurs secrets sont d'une grande vérité. Ce roman est court mais laisse des traces. Il a reçu de nombreux prix.
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Jacques : L’art de lire de Collectif . Trente textes, trente tableaux, trente lecteurs et lectrices différents. On pourrait y être. Un tableau de la ,Vierge Marie en train de lire, difficile à croire! L'art de lire dans tous ses états. Une pensée pour tous ceux qui accèdent à la lecture.

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Robert : Ceux de 14 de Maurice Genevoix .. A l’origine il s’agit de cinq livres parus entre 1916 et 1923, dont le plus connu est «Les Éparges», et que l’auteur a regroupés en 1949 en un seul volume en enlevant tout ce qui lui a paru être lyrisme ou commentaires. Ce n’est pas un roman mais un journal de sa vie quotidienne comme officier entre aout 1914 et avril 1915 date à laquelle il sera blessé et hospitalisé. Les séquelles de ses blessures ne lui permettront pas de revenir dans l‘armée. Il faut un peu de temps pour s’habituer au rythme du livre, le lecteur est immergé dans le quotidien de l’auteur et de ses compagnons, dans tous les détails de la vie de l’auteur et de ses soldats. C’est un récit minutieux avec un vocabulaire précis des temps d’attente, d’inaction, des déplacements très fréquents entre tranchées et zones de repli, de la vie, des temps de repos, des civils et des combats. On sent une grande sensibilité aux paysages traversés toujours présentés de façon poétique. Le choix de l’auteur est de vouloir décrire cet événement exceptionnel (la guerre) de manière la plus neutre et précise possible. C’est une belle qualité d’écriture qui sous le rythme des phrases donne à voir une belle humanité. Tous les hommes cités sont appelés par leurs noms ou un qualificatif de reconnaissance (lieu d’origine, métier …). Il faut rentrer dans cette lecture dans ce côté vie quotidienne qui peut paraître lent. La compilation des cinq livres de départ en un seul a donné un ouvrage de 740 pages mais qui peut se lire facilement en plusieurs étapes espacées en suivant la séparation en quatre grands chapitres qui reprennent les titres des livres initiaux. J’ai lu ce livre en deux ans après que M Genevoix a été choisi pour entrer au Panthéon lors de la commémoration du centenaire de la première guerre mondiale. Texte de Robert
*Disponible à la médiathèque