samedi 17 février 2024

Nos lectures de Février 2024

Présents: Jacques A, Chantal D., Marie-Geneviève P, Roger et Chantal D, Marie-Annick, Isabelle, Claudie, Marie-France, Chantal.J, Sabine , Jeannine, Françoise

Calendrieren 2024: 16 mars, 13 avril, 25 mai, 15 juin.

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Claudie : La papeterie Tsubaki de Ito Ogawa. Littérature japonaise. On embarque dans un petit quartier de Kamakura, ville d'eau, de temples bouddhistes et de sanctuaires, au sud de Tokyo et au bord de l'océan. La caméra fait le point sur une petite papeterie tenue et habitée par une jeune fille qui l'a héritée de sa grand-mère (l'aînée),écrivain public. Elle même nous raconte son travail d'écrivain public, tentant de s'approprier le savoir-faire de son aînée. Lettres d'amour, de rupture, d'amitié déchue, de désaccord...A chaque fois, un papier particulier, une forme particulière, une encre particulière, une plume, une écriture, un parfum particulier, tout doit dénoter le sens de la lettre et la personnalité du demandeur...L'objet de ce travail étant pour elle d'aider la personne et non pas d'écrire une "belle lettre ". On écrit, on se sent spontané ou freiné, en difficulté, c'est même parfois douloureux mais la lettre (calligraphiée dans le roman) est toujours finalisée et envoyée. On boit du thé, on mange des délices raffinés, on se balade seule ou accompagnée de Me Barbara, le long des rivières, dans les sanctuaires, sur la plage, dans les petits restaurants. Tout est empreint de simplicité, de délicatesse et de raffinement, dans les descriptions, les dialogues, les réflexions, une littérature japonaise poudrée toujours de cet irrésistible charme, ses rites, ses croyances, un côté suranné, une étoffe soyeuse, un vrai plaisir de lecture.
Coup de cœur
* à la médiathèque
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Isabelle : Ceux que je suis d' Olivier Deschamps. Marwan et ses deux frères d’origine marocaine nés en France vivent depuis longtemps avec leur famille, dans la banlieue parisienne, où ils sont bien intégrés. C’est pourquoi ne comprennent pas ¬pourquoi leur père, a souhaité être enterré à Casablanca. C’est Marwan qui accompagne le cercueil dans l’avion, tandis que le reste de la famille ¬arrive par la route. Et c’est à lui que sa grand-mère, dernier lien avec ce pays où il n’a jamais mis les pieds, raconte l’histoire de ses ancêtres, l’histoire de sa famille et un incroyable secret. "Ceux que je suis" est un roman plein de pudeur et de délicatesse. Mots clefs : Immigration, famille, secret
* à la médiathèque
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Sabine Les mangeurs de nuit de Marie CharrelL’histoire s’inscrit dans la période d’Immigration japonaise sur la côte ouest des états unis, au début du XXème siècle. Beaucoup de femmes japonaises ont quitté leur pays et traversé l'océan dans l'espoir d'une vie meilleure, ne connaissant de leur futur mari que la photo qu'on leur a montrée et la lettre qui l'accompagnait... ( mariages arrangés). Choc des cultures, déracinement, mari décevant, situation misérable, le rêve s'effondre très vite pour laisser place à une réalité toute autre, dans laquelle l'intégration est presque impossible tant le racisme est omniprésent. Et le pire est sans doute pour la génération qui suit, à laquelle appartient Hannah, née au Canada mais qui ne parvient pas à s'intégrer et ne se reconnaît pas pour autant dans la culture japonaise… Alors, quand le Japon devient l'allié des allemands dans la guerre, la peur et la haine se libèrent et les immigrés deviennent des cibles toutes trouvées. Mais, quel est le lien entre Hannah et Jack, ce pêcheur de rivière, taiseux, élevé au cœur de la nature par une belle-mère amérindienne et bercé par ses légendes et ses croyances?
Coup de cœur
* à la médiathèque
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Marie-Annick : Nous traverserons des orages d'Anne Laure BondouxC’est un roman qui prend racine dans le Morvant où vit une famille modeste dans une ferme que l’on appelle Les Chaumes. Cette histoire débute à la veille de la guerre 14/18 jusqu’à l’époque contemporaine. On suit les personnages de la 1ère génération qui vont porter un secret qui va se cristalliser et se répercuter sur les personnages des 4 générations suivante. L’autrice s’attache principalement aux hommes de cette famille à travers son regard de femme. Nous voyons Anzème , Charme , Olivier, Aloès vivre dans leur quotidien grandir , tomber amoureux rêver de grandes choses , partir à la guerre et en revenir sans mots et sans gloire dans leur famille tourmentée par les secrets .Des hommes blessés par la violence de ce monde, incapables d’exprimer ce qu’ils ont au fond d’eux se taisent et exercent à leur tour la violence comme enfermés dans une malédiction . Ce livre est chargé d’émotion, on s’attache aux personnages, on plonge dans l’enthousiasme, les ressentis et les tourments de ces hommes qui traversent l’histoire . On suit les évolutions des mœurs, des modes de vie, des écarts entre les campagnes et les villes. Ce roman évoque au fil de l’histoire les grands évènements du xxème siècle qui rappelle ce que les Hommes sont aujourd’hui.
Coup de cœur
* à la médiathèque
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Jacques : Pythéas de François HerbauxPythéas de Marseille était à la fois un commerçant et un navigateur qui a vécu au IVe siècle avant notre ère. De ses écrits sur ses expéditions maritimes, ne subsistent aujourd’hui que quelques fragments. À partir de ces éléments, plusieurs historiens ont tenté, de reconstituer son périple, du détroit de Gibraltar jusqu’à l’île de Thulé située quelque part sur le cercle arctique. F Herbaux s’emploie à bien distinguer ce qui relève des sources écrites, des hypothèses scientifiques et de l’imagination des auteurs.
Coup de cœur

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Marie-Geneviève : Rue des voleurs de Mathias Enard Histoire d’un jeune garçon marocain amateur de littérature. Surpris dans le lit de sa cousine il sera banni de sa famille...le voici à la rue, sans foi ni loi...errance qui se termine à Barcelone dans une librairie, où il échappe à l’endoctrinement de la pensée coranique grâce aux livres et aux auteurs humanistes. Peinture à vif et sans concession sur toile de fond du printemps arabe. Chemin initiatique... Mots clefs : Exil, adolescence, errance printemps arabe A lire et à relire aussi les « culottées »portraits drôles et sensibles de femmes qui ont pris en main leur destin..
* à la médiathèque
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Marie-France : Le droit à la paresse de Paul LafargueNé à Cuba, Paul Lafargue a grandi à Bordeaux. il a été le secrétaire de Karl Marx, s’est marié avec Laura, la fille de Marx,: ils mettent fin ensemble à leurs jours à l’âge de 69 ans. Le droit à la paresse est un pamphlet qui date de 1896 réédité à plusieurs reprises. L'auteur dénonce la suprématie du travail prêchée par la bourgeoisie elle-même soutenue par le clergé ; Il parle d'une société industrielle en plein "âge de la falsification" : on travaille et on fait travailler plus, pour fabriquer des biens sans grande durée de vie.... Travail excessif, surproduction, surconsommation ...Ce qu'on appelle aujourd'hui l'obsolescence programmée. Pamphlet à la fois véhément et ironique écrit il y a 150 ans.. le phénomène n'a fait que s'amplifier. Le machinisme nous libère t’il du temps de loisirs ?
* à la médiathèque
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Quête des origines, deuxième guerre mondiale, secrets de famille :
Chantal D. : L'enfant dans le taxi de Sylvain Prudhomme  Lors des obsèques de son grand père Simon apprend un secret entretenu pendant soixante ans. En effet, pendant la guerre, alors qu'il était sur les bords du lac de Constance, le défunt avait eu une belle histoire d'amour avec une allemande. Un fils était né de cette passion. Un jour la mère de ce garçon, âgé alors de treize ans, lui a permis de faire le voyage pour rencontrer son père. Le taxi le dépose devant la ferme paternelle mais il n'aura qu'un échange avec sa femme qui, désolée, lui annonce le refus violent de le recevoir. L'enfant sera accueilli alors par un oncle avec bienveillance qui garde le secret de l'existence de ce fils. Simon fera des recherches pour retrouver cet oncle. Cette histoire est celle de nombreux enfants nés de pères, soldats en zones d'occupation ou prisonniers de guerre. Roman poignant, plein de finesse.
Coup de cœur
* à la médiathèque
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Roger : Le nageur d'Auschwitz de Renaud Leblond . Né en 1915 à Constantine, le jeune Alfred avait peur de l'eau. Sa rencontre avec un nageur de haut niveau lui découvrir et aimer le milieu aquatique et la compétition. Il sera le grand nageur français de son époque avec deux records du monde et de très nombreuses victoires nationales et internationales. Un homme tendre, gentil. Juif, il sera déporté à Auschwitz avec sa femme et leur petite fille. Il en reviendra meurtri de les y avoir perdues. C'est l'histoire d'Alfred Nakache dont la mort dans les camps sera médiatisée. À cette nouvelle, la piscine olympique municipale de Toulouse portera son nom. Mais il reviendra et aura, à nouveau, un beau palmarès. Homme attachant, il fut un nageur hors normes avec sa technique personnelle.
Coup de cœur
* à la médiathèque
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Didier : Plexiglas de Antoine Philias. Cholet. Maine-et-Loire. L'histoire se passe là. L'Histoire avec un grand H, celle de quelques prolétaires qui gravitent autour de la ZAC de Cholet pendant l'année 2020. Y'a Lulu qu'est caissière à Carrefour ; y'a Elliot qui sait pas trop. Et aussi William, Naëlle, Françoise, Josie, Franck... Y'a les Gilets Jaunes, y'a le travail, et puis y'a le covid. D'où le titre, plexiglas, celui qui est apparu - bien tard - autour des caissières. Antoine Philias nous offre une peinture fidèle de cette année-là, de la France "d'en bas" comme disent ceux d'en haut, celle des oubliés ; une peinture en pointillisme sans drame, sans cris, sans trop d'espoir non plus mais un récit plein d'émotions et de tendresse. Avec une construction du récit qui s'articule autour des moments clés de la grande distribution (Epiphanie, Pâques...) et une écriture très travaillée, vive, intelligente, il nous fait partager les désillusions, les renoncements mais aussi les rêves de lulu et d'Elliot. Pas de dénonciation, pas de revendication, juste la vie, et l'amitié heureusement. Un bon "roman social d'amitié" comme le décrit son auteur.
Plexiglas / Antoine Philias. -Paris : Asphalte, 2023.
Coup de cœur
* à la médiathèque