samedi 19 novembre 2022

Nos lectures de Novembre 2022

Présents : Chantal D., Marie-Madeleine, Roger, Claudie, ChantalJ.,Bernadette, Marie-Geneviève, Robert, Madeleine.

Site de la médiathèque: https://www.facebook.com/mediatheque.bouguenais.44/

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Marie-Madeleine : Pourquoi l'Histoire a effacé les femmes de Titiou Lecoq. Le texte est étayé par des recherches importantes, jusqu'à la préhistoire. Pourquoi les femmes sont si absentes des manuels d'histoire? Les relations hommes-femmes sont analysées, à partir de la petite enfance, ainsi que le conditionnement de la femme. Ouvrage très instructif, facile à lire, passionnant. Il ne présente pas d'opposition entre les sexes. 
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Marie-Madeleine Nymphéas noirs de Michel Bussi. Cette histoire policière, en hommage à la peinture, se déroule à Giverny. «Belle qualité de lecture», pour ce «bon petit roman». Trois femmes dans cette intrigue.  
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Marie-Geneviève: Un paquebot dans les arbres de Valentine Goby. Histoire d'une famille dont le père, homme généreux, tient un café dans un village où il a un rôle, comme musicien, par exemple.      Il y a trois enfants et toute la famille travaille dans le café. Jusqu'au jour où le père tombe malade.      La tuberculose faisait des ravages, à cette époque. Nous sommes dans les années 50 et les artisans n'ont pas de sécurité sociale. C'est la descente aux enfers pour la famille. Les enfants seront «placés». C'est Mathilde, la deuxième de la fratrie, qui raconte. Elle aura «porté» la famille pendant ces épreuves. Mathilde va voir ce qui reste d'un immense sanatorium -trois mille pensionnaires tuberculeux- désafecté lorsque la maladie a été éradiquée, avec la découverte d'un antibiotique adapté. On appelait «paquebot» cet établissement de soins en raison de son architecture dans un environnement boisé. C'est l'époque de la naissance de la Sécurité Sociale et de la fin de la tuberculose.
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Claudie Carnet de mémoires coloniales d'Isabelle Figueiredo. La narratrice, petite fille de sept ans, sera l'auteure, née au Mozambique en 1970, sous le régime colonial. Un livre dédié à son père, aussi raciste et dominateur qu'aimé. C'est sa terre, elle est née là bas, mais ne pourra jamais fraterniser avec ses semblables, parce que «nègres et sans identité, ce qui est égelement son cas, elle refuse cette haine». Je l'écoutais (son père) sans rien dire, sans un signe d'assentiment, sans l'ombre d'un tressaillement, et moi, tout entière, j'étais un non d'acier, mais ne pouvant s'indentifier à l'autre qui n'existe pas. De retour au Portugal, en 75 après la chute de  Salazar, elle sera une «retornada», rejetée par les portugais qui envient et haïssent les colons qui ont été chassés.  Un livre cru, fort, la vie quotidienne à Lourenço Marques (Maputo), les mots, échos de ce qu'elle entend et raconte, ce qu'elle voit. Un livre salutaire pour elle et pour nous, préfacé par  Léonora Miano. «À ceux qui vivent aujourd'hui, il revient simplement d'en exposer le drame et d'en combattre de leur mieux les effets». 
Texte de Claudie
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Claudie Au cœur d'un été tout en or  d'Anne Serre. C'est Fernando Pessoa qui  prologue le «Chacun de nous est plusieurs à soi tout seul». 33 textes courts, des virgules, des touches de la vie de différents personnages, étrange étrangeté de soi-même, de son regard, ses souvenirs, ses rêves éveillés, ses questionnements plutôt communs à tous et singuliers pour chacun.  Á lire tout haut à ses moments choisis (et non perdus). La dernière page nous fait découvrir que chaque texte commence par la première phrase d'un ouvrage de sa bibliothèque, et de citer tous les ouvrages.
Texte de Claudie
Coup de cœur
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Chantal D. : L’épouse d’Anne-Sophie Subilia. 1974. Traductrice à Londres, elle va suivre son mari, délégué humanitaire de la Croix Rouge, à Gaza. Elle ne parle pas arabe et vit en européenne. Elle habite dans une maison de la Croix Rouge et la mer est devant elle. Elle se baigne mais sa vie est monotone. Le sable partout, jusque dans les lits. Son mari s’absente, fait des tournées, revient fatigué. Il a un rôle et pas elle. La femme du délégué accompagne son mari. Elle n’a aucune responsabilité et le farniente la guette. Il n’y a pas de drame dans ce récit mais que de pesanteurs! Elle va essayer de s’intégrer en sympathisant avec une pédiatre palestinienne sympathique, notamment. Elle tentera d’apprendre l’arabe pour avoir des échanges avec son jardinier. Elle s’intéresse aussi à un bébé abandonné. La présence des militaires lui est insupportable, il faut présenter ses papiers partout. Elle est témoin de la pauvreté. Le couple va connaître des difficultés, elle deviendra dépressive et mélancolique. Un clash entre eux sera le seul événement de ce récit dans lequel les relations humaines sont finement décrites et les paysages magnifiés. Belle image de la Croix Rouge. On assiste, dans ce récit, à la prise de conscience d’une expatriée, dans la bande de Gaza. 
*Disponible à la médiathèque
Coup de cœur
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Robert: Sombre dimanche d'Alice Zéniter. Les Mondy habitent depuis plusieurs générations dans une petite maison triangulaire cernée par les rails de la gare toute proche. Ils refusent d‘en partir malgré les propositions de la société de chemin de fer. Vivent ici le grand-père, le père, sa fille Agi et son fils Imre. Nous sommes en Hongrie juste après la chute du régime communiste. La famille est pauvre mais pas dans la misère.                                  

Le roman court sur trois décennies dans la vie d‘Imre qui vit son enfance et son adolescence dans un monde chaotique, qui cherche ses repères et sa voie, dans une famille fermée qui cache des évènements douloureux vécus sous l‘occupation allemande et le régime communiste. Jeune adulte Imre trouve un travail de vendeur dans un sex-shop, rencontre une jeune allemande venue découvrir les pays de l’est, il se marie et devient père. Mais il est incapable de vivre ce bonheur et de proposer une vie commune à son épouse. Séparation, retour de la femme avec l‘enfant en Allemagne.                      

Imre est comme immobilisé par son histoire familiale, la maison gardée malgré son inconfort, les drames vécus par la famille (la blessure à la jambe du grand-père lors de la révolte de 1956, le père d‘Imre né d‘un viol de sa mère par un soldat russe, la mort de sa mère) sont découverts par bribes par Imre. Il n‘arrive pas à rentrer dans une démarche dynamique, à être gai et heureux. Finalement, il achète un chalet sur le lac Balaton financé par le revenu d’une campagne publicitaire ou sa fille, encore bébé avait été photographiée pour les affiches. Sa sœur et son père le rejoignent et ils se mettent à vivre une nouvelle vie loin de la maison de départ qui finit par brûler lors d‘un incident avec un transformateur électrique tout proche. 
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Chantal J.: Les enfants sont rois de Delphine de Vigan: Mélanie aurait voulu être célèbre, mais ça n'a pas marché. Elle va reporter ce désir sur ses enfants qu'elle exposera sur les réseaux sociaux.     Ils ont six et huit ans et leur image va servir pour sa notoriété mais, aussi, pour en tirer un revenu.    Elle les met devant la caméra et échange avec les internautes («mes chéris»). Jusqu'au moment de l'enlèvement de la fillete de six ans. Tout s'écroule alors et la jeune policière, et « procédurière » Clara va entrer en scène. 
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Bernadette: Encore de Hakan Günday. Gazä a neuf ans au début du récit. Il est turc et vit avec son père, près de la mer Égée, ce dernier faisant passer des clandestins en Europe. Il a raconté à son fils, qui n'a pas connu sa mère, une histoire terrible. Elle aurait tenté de le tuer, à sa naissance. Gazä doit se construire dans un contexte de monstruosité, son père étant très violent avec les migrants. Devenant passeur lui-même, il reproduira le comportement paternel. Il ira même jusqu'à tuer un afghan et deviendra fou. À l'occasion d'un accident, il se remettra en question et avancera sur la voie de la rédemption. 
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque
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Roger: Les tribulations d'un français en France de Philibert Humm. Agréable moment de légèreté à la lecture des péripéties vécues et racontées par un auto stoppeur ayant pour destination «n'importe où», affiché sur sa pancarte. Le narrateur a beaucoup d'esprit, tant dans ses réflexions que dans la description des nombreux automobilistes qui ont bien voulu l'emmener. Il décrit aussi les villes d'une façon personnelle qui ne manque pas de pittoresque. On peut ouvrir le livre à n'importe quelle page puisque chaque étape ne dépend nullement de la précédente. Il y a toujours des mots d'esprit.«Si vous allez n'importe où, vous n'êtes donc jamais arrivé». «N'importe où, mais pas ailleurs».      
Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque