Présents : Chantal D., Marie-Madeleine, Roger, Claudie, ChantalJ.,Bernadette, Marie-Geneviève, Robert, Madeleine.
Marie-Madeleine : Pourquoi
l'Histoire a effacé les femmes de Titiou Lecoq. Le texte est étayé par des recherches importantes,
jusqu'à la préhistoire. Pourquoi les femmes sont si absentes des manuels
d'histoire? Les relations hommes-femmes sont analysées, à partir de la petite
enfance, ainsi que le conditionnement de la femme. Ouvrage très instructif,
facile à lire, passionnant. Il ne présente pas d'opposition entre les sexes.
Coup de cœur *Disponible à la médiathèque
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Marie-Madeleine : Nymphéas noirs de Michel Bussi. Cette histoire policière, en hommage à la peinture, se déroule à Giverny.
«Belle qualité de lecture», pour ce «bon petit roman». Trois femmes dans cette
intrigue. Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque | |
Marie-Geneviève: Un paquebot dans les arbres de Valentine Goby. Histoire d'une famille dont le père, homme généreux, tient un café dans
un village où il a un rôle, comme musicien, par exemple. Il y a trois enfants et toute la famille
travaille dans le café. Jusqu'au jour où le père tombe malade. La tuberculose faisait des ravages, à
cette époque. Nous sommes dans les années 50 et les artisans n'ont pas de
sécurité sociale. C'est la descente aux enfers pour la famille. Les enfants
seront «placés». C'est Mathilde, la deuxième de la fratrie, qui raconte. Elle
aura «porté» la famille pendant ces épreuves. Mathilde va voir ce qui reste
d'un immense sanatorium -trois mille pensionnaires tuberculeux- désafecté
lorsque la maladie a été éradiquée, avec la découverte d'un antibiotique
adapté. On appelait «paquebot» cet établissement de soins en raison de son
architecture dans un environnement boisé. C'est l'époque de la naissance de la
Sécurité Sociale et de la fin de la tuberculose. Coup de cœur
*Disponible à la médiathèque | |
Claudie : Carnet de mémoires coloniales d'Isabelle Figueiredo. La narratrice, petite fille de sept ans, sera l'auteure, née au Mozambique en 1970, sous le régime colonial. Un
livre dédié à son père, aussi raciste et dominateur qu'aimé. C'est sa terre,
elle est née là bas, mais ne pourra jamais fraterniser avec ses semblables,
parce que «nègres et sans identité, ce qui est égelement son cas, elle refuse
cette haine». Je l'écoutais (son père) sans rien dire, sans un signe
d'assentiment, sans l'ombre d'un tressaillement, et moi, tout entière, j'étais
un non d'acier, mais ne pouvant s'indentifier à l'autre qui n'existe pas. De
retour au Portugal, en 75 après la chute de
Salazar, elle sera une «retornada», rejetée par les portugais qui
envient et haïssent les colons qui ont été chassés. Un livre cru, fort, la vie quotidienne à
Lourenço Marques (Maputo), les mots, échos de ce qu'elle entend et raconte, ce
qu'elle voit. Un livre salutaire pour elle et pour nous, préfacé par Léonora Miano. «À ceux qui vivent
aujourd'hui, il revient simplement d'en exposer le drame et d'en combattre de
leur mieux les effets». Texte de Claudie Coup de cœur *Disponible à la médiathèque | |
Claudie : Au cœur d'un été tout en or d'Anne Serre. C'est Fernando Pessoa qui prologue le «Chacun de nous est plusieurs à
soi tout seul». 33 textes courts, des virgules, des touches de la vie de
différents personnages, étrange étrangeté de soi-même, de son regard, ses
souvenirs, ses rêves éveillés, ses questionnements plutôt communs à tous et
singuliers pour chacun. Á lire tout haut à ses
moments choisis (et non perdus). La dernière page nous fait découvrir que
chaque texte commence par la première phrase d'un ouvrage de sa bibliothèque,
et de citer tous les ouvrages.
Texte de Claudie Coup de cœur | |
Chantal D. : L’épouse d’Anne-Sophie Subilia. 1974. Traductrice à Londres, elle va suivre son mari, délégué humanitaire
de la Croix Rouge, à Gaza. Elle ne parle pas arabe et vit en européenne. Elle
habite dans une maison de la Croix Rouge et la mer est devant elle. Elle se
baigne mais sa vie est monotone. Le sable partout, jusque dans les lits. Son
mari s’absente, fait des tournées, revient fatigué. Il a un rôle et pas elle.
La femme du délégué accompagne son mari. Elle n’a aucune responsabilité et le
farniente la guette. Il n’y a pas de drame dans ce récit mais que de
pesanteurs! Elle va essayer de s’intégrer en sympathisant avec une pédiatre
palestinienne sympathique, notamment. Elle tentera d’apprendre l’arabe pour
avoir des échanges avec son jardinier. Elle s’intéresse aussi à un bébé
abandonné. La présence des militaires lui est insupportable, il faut présenter
ses papiers partout. Elle est témoin de la pauvreté. Le couple va connaître des
difficultés, elle deviendra dépressive et mélancolique. Un clash entre eux sera
le seul événement de ce récit dans lequel les relations humaines sont finement
décrites et les paysages magnifiés. Belle image de la Croix Rouge. On assiste,
dans ce récit, à la prise de conscience d’une expatriée, dans la bande de Gaza.
*Disponible à la médiathèque Coup de cœur |
Chantal J.: Les
enfants sont rois de Delphine de Vigan: Mélanie aurait voulu
être célèbre, mais ça n'a pas marché. Elle va reporter ce désir sur ses enfants
qu'elle exposera sur les réseaux sociaux.
Ils ont six et huit ans et leur image va servir pour sa notoriété mais,
aussi, pour en tirer un revenu. Elle
les met devant la caméra et échange avec les internautes («mes chéris»).
Jusqu'au moment de l'enlèvement de la fillete de six ans. Tout s'écroule alors
et la jeune policière, et « procédurière » Clara va entrer en scène. Coup de cœur *Disponible à la médiathèque |
Bernadette: Encore de Hakan Günday.
Gazä a neuf ans au début du récit. Il est turc et vit avec son père, près
de la mer Égée, ce dernier faisant passer des clandestins en Europe. Il a
raconté à son fils, qui n'a pas connu sa mère, une histoire terrible. Elle
aurait tenté de le tuer, à sa naissance. Gazä doit se construire dans un
contexte de monstruosité, son père étant très violent avec les migrants.
Devenant passeur lui-même, il reproduira le comportement paternel. Il ira même
jusqu'à tuer un afghan et deviendra fou. À l'occasion d'un accident, il se
remettra en question et avancera sur la voie de la rédemption. Coup de cœur *Disponible à la médiathèque |
Roger: Les tribulations d'un français en France de Philibert Humm. Agréable moment de
légèreté à la lecture des péripéties vécues et racontées par un auto stoppeur
ayant pour destination «n'importe où», affiché sur sa pancarte. Le narrateur a
beaucoup d'esprit, tant dans ses réflexions que dans la description des nombreux
automobilistes qui ont bien voulu l'emmener. Il décrit aussi les villes d'une
façon personnelle qui ne manque pas de pittoresque. On peut ouvrir le livre à
n'importe quelle page puisque chaque étape ne dépend nullement de la
précédente. Il y a toujours des mots d'esprit.«Si vous allez n'importe où, vous
n'êtes donc jamais arrivé». «N'importe où, mais pas ailleurs». Coup de cœur *Disponible à la médiathèque |
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