Nos lectures de Janvier 2021

Présents: Roger, Chantal D, Daniel, Marie-Geneviève, Chantal J., Isabelle, Claudine, Marie-Madeleine.
Site de la médiathèque: https://www.facebook.com/mediatheque.bouguenais.44/
Notre prochaine réunion aura lieu le samedi 6 février 2021.
Rencontres suivantes: 13 mars, 3 avril, 29 mai et 5 juin.

	Bernadette : Fleur de nuit de Shani Mootoo . RD’origine indienne, née à Dublin, élevée à Trinidad, Shani MOOTOO vit aujourd’hui au Canada.Elle a été parfois comparée à Arundhati Roy (le Dieu des petits riens). Fleur de nuit est son premier roman en 2001. Il y en aura beaucoup d’autres jusqu’en 2020 (Polar Vortex) Dans une île imaginaire de Lantanacamara, au cœur des Caraîbes, vit une vieille femme, Mala Ramchandin, que tout le monde pense folle. Elle est internée après que la police découvre dans sa maison un cadavre.Un jeune infirmier, Tyler, efféminé, est le seul à pouvoir s’occuper d’elle. Il cherche à reconstituer son étrange et terrible histoire. Au fur et à mesure du récit, l’histoire de Mala se dévoile par bribes. On découvre son enfance malheureuse auprès d’un père alcoolique, violent et incestueux, qui ne se remet pas du départ de son épouse avec la femme qu’ils aimaient tous les deux. Traumatisée par tous ces secrets de famille, Mala vivait seule dans son jardin sauvage, entourée de la Nature et des animaux. Des fleurs de nuits... Et des coquilles vides d’escargots…les fleurs de nuit sont des cactus qui fleurissent la nuit et dégagent un parfum puissant et étrange. Les escargots lui rappellent sa grand-mère qui les protégeait par croyance d’une vie surnaturelle. On découvre Ambrose, son amour de jeunesse, qui a passé sa vie à dormir, ne se réveillant qu’une fois par mois pour apporter des provisions à la femme qu’il ne peut oublier. Otho, le fils (ou la fille) d’Ambrose qui va dévoiler les secrets. Les personnages sont attachants, l’écriture est poétique et nous transporte. Mais qui est le cadavre retrouvé dans la maison de Mala Coup de coeur *Disponible à la médiathèque
	Roger : Le Pingouin de Andreï Kourkov . Nous sommes dans un pays totalitaire. Un journaliste se voit confier la rédaction exclusivement de chroniques nécrologiques, rédigées à l’avance pour les personnalités toujours, ou encore, en vue. Son animal de compagnie est un pingouin ce qui est assez pittoresque. Les personnes qu’il croise peuvent disparaître, momentanément ou définitivement. Comme ce personnage d’importance qui vient chez lui inopinément puis ne réapparaît plus pendant un long temps. Lors de sa dernière apparition, il lui confiera sa fille, une enfant, puis il disparaîtra définitivement. Les péripéties, angoissantes et graves, sont présentées sur le mode léger.Le pingouin est toujours présent. La menace est latente et notre héros esquivera le pire, dans une belle échappatoire finale où le pingouin aura un rôle. Coup de coeur *Disponible à la médiathèque
	Chantal D : Histoire d’enfant de Peter Handke . Suite à la fuite de la maman à la naissance de son enfant ce père va l’élever seul. Roman intimiste des dix premières années de la construction de ce père. Il est tout en douceur, jamais d’agressivité. Tendresse et gravité ponctuent la vie quotidienne. Seul avec son père l’enfant a besoin d’aller vers les autres. En groupe d’enfants il va connaître des amusements « fous ». La lecture de ce texte, par le rythme des phrases, est apaisante. « On ne naît pas père, on le devient ». Coup de coeur *Disponible à la médiathèque
	Chantal D : Fille de Camille Laurens . On accompagne Laurence -une fille- pendant des décennies depuis 1960. Heureusement, il y aura un fort mouvement de libération des femmes en 1970. S'il y a des drames, il y a aussi des passages plein d'ironie, d'humour et de dérision et ce, dès le début du roman. « Ma mère me lit La belle au bois dormant...Mon moment préféré c'est lorsque la princesse se réveille grâce au baiser du prince et lui dit vous vous êtes bien fait attendre. Je la trouve rigolote de lui faire un reproche, pas gênée, un peu commandeuse, comme il se doit pour une princesse. Elle a raison. Il a quand même mis cent ans à la trouver, tout prince qu'il est, même à cheval, c'est long... » « Il y a aussi une chanson que je déteste. Le refrain ânonne : « Vous permettez, Monsieur que j'emprunte votre fille ? » Je trouve les paroles idiotes, on n'emprunte pas une fille comme on emprunte un livre à la bibliothèque parce qu'une fille ce n'est pas une chose, et puis aussi une fille, on ne la rend pas, on la garde -enfin, dans les contes c'est comme ça-... » Elle a choisi le roman «Les filles de joie » de Guy des Cars parce que « le titre, mystérieux, associe les filles et la joie, et ça, ce n'est pas banal...l'histoire est triste, au contraire. Il n'y a de joie nulle part, pour les filles, dans les livres, sauf au rayon Jeunesse... et dans la collection Harlequin.. » Coup de coeur *Disponible à la médiathèque
	Marie-Geneviève: : Bienvenue chez Séverine de Séverine Bellier . Après avoir travaillé en usine, Séverine devient accueillante pour personnes âgées. Elle raconte son quotidien et ses relations avec son entourage, sa hiérarchie, notamment. C’est bien plus vivant maintenant.
	Marie-Geneviève : Marie d’en haut de Agnès Ledig . Une femme seule avec sa fille, en campagne, avec un voisin, loin du monde. Dans le cadre d’une simple enquête, un gendarme la rencontre. Cet homme austère et au passé difficile est fasciné. Même si le courant ne semble pas passer, il a envie de venir la voir. Cette rencontre, pleine de vie et d’humanité est racontée sur dix années Coup de coeur *Disponible à la médiathèque
	Chantal J : Yamabuki de Aki Shimazaki . Elle revient sur leur rencontre, après 56 ans de vie ensemble. Elle avait 27 ans, venait de divorcer au bout de 3 ans pour ne pas pouvoir avoir d’enfant. Ils s’étaient rencontrés dans le train et elle avait eu le coup de foudre. Nous étions en 1950, époque des mariages arrangés. Elle a parlé de cet homme à son employeur car elle ne voulait pas celui qu’on lui destinait. Elle avait repris contact d’elle-même à cet homme rencontré en lui téléphonant. Peu de choses sont dites mais les sentiments sont très présents. C’est très beau et très poétique. Coup de coeur *Disponible à la médiathèque
	Daniel : Comédies françaises de Eric Reinhart . L’auteur est un virtuose de l’écriture. Il cerne bien chaque situation. Dimitri est attachant. Elève brillant, il est en prépa math sup lorsqu’il craque et abandonne car il aime trop la culture, le théâtre et le cinéma. Il s’oriente alors vers sciences politiques. Recruté comme lobbyiste, il défend la cause écologiste et se fait « virer ».Il entre alors à l’AFP et, avec sa copine Alexandra, il essaie de corrompre des députés. Touché par le remords il se « rachètera » en faisant un don de 76 000 € aux Restos du Cœur. Il se fera licencier pour ses enquêtes. Notamment sur la création française d’internet par Louis Pouzin. Les entraves rencontrées par cet informaticien seront de tous ordres jusqu’à l’abandon du Plan Calcul par Giscard d’Estaing.  *Disponible à la médiathèque
	Marie-Madeleine : Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même de Jean-Paul Dubois . Deux personnes incarcérées à Montréal, dont Paul, le narrateur, et Patrice. De caractères opposés ils sont obligés de cohabiter et, petit à petit ils vont se découvrir. On se demande pourquoi ils sont là. L’explication viendra à la fin du récit. Un beau moment de lecture. Coup de coeur *Disponible à la médiathèque
	Marie-Madeleine : L’usage du monde de Nicolas Bouvier . Décédé en 1998, l’auteur est écrivain, poète et documentariste. Avec Thierry Vernet, en voiture, ils vont faire un périple de six mois en Anatolie, en Iran et en Afghanistan. Nous sommes dans les années 50. C’est le récit de leur voyage, avec des photos. Il parle des paysages, des habitants et de la vie sur place. Les conditions de vie des populations sont décrites avec la faim, le froid. C’est très bien écrit et les descriptions tant des personnages que des paysages rompent totalement avec les images culturelles. Coup de coeur *Disponible à la médiathèque
	Isabelle : Les impatientes de Djaïli Amadou Amal . Trois femmes peules musulmanes racontent leurs mariages forcés avec des hommes qu’elles ne voulaient pas. Nous sommes dans un grand village africain où les hommes sont violents, durs, intransigeants. Seul « refuge » pour les femmes : la « patience ». Trois destins de mariages arrangés là où règnent la polygamie et la répudiation facile des femmes. Il y aura un peu d’espoir chez la plus jeune d’entre elles. . Coup de coeur *Disponible à la médiathèque
	Isabelle : Les graciées de Kiran Millwood Hargrave . Nous sommes en 1617 dans un village au nord du cercle polaire à la limite entre la Norvège et la Russie, dans un royaume. Une norvégienne va à la rencontre du peuple éleveur de rennes. Le Danemark, de religion catholique, envoie un prêtre pour l’évangélisation de ces populations animistes. Une énorme tempête fait un malheur en détruisant les bateaux et en tuant quarante marins. On va assister à toutes les « chasses aux sorcières » orchestrées par le jeune prêtre et à l’amitié de deux femmes qui vont lutter contre. Coup de coeur *Disponible à la médiathèque
	Isabelle : Histoires de la nuit de Laurent Mauvignier . Marion, quarante ans, vit dans un hameau avec sa fille Ida et son mari. Une autre jeune femme, Christine, artiste, est sa voisine. Le roman va se dérouler sur une journée, 800 pages qui se lisent très bien, où chacun raconte ce qu’il va faire pour fêter l’anniversaire de Marion. L’auteur a une capacité à entrer dans le psychisme de chaque personnage et à expliquer les histoires avec une analyse fine du vécu de chacun. Il décrit bien l’ambiance dans le détail et laisse présager le dénouement. Ce roman est construit comme un thriller. Coup de coeur