samedi 25 mai 2024

Nos lectures de Mai 2024

Présents : Roger et Chantal D, Jacques, Marie-Geneviève, Monique,  Isabelle, Didier, Bernadette, Claudie, Daniel, Marieannick.

Site de la médiathèque: https://www.facebook.com/mediatheque.bouguenais.44/

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Marie-Geneviève : La faiseuse d'étoiles de Melissa Da Costa. 
Comment, à cinq ans, accepter que sa maman va partir pour toujours ? Clarisse, la maman d'Arthur, a beaucoup d'imagination, et par amour pour son fils, elle lui invente jour après jour une histoire merveilleuse en lui expliquant qu'elle part pour un très long voyage sur Uranus. Elle lui prépare des lettres qu'il recevra à chaque moment important de sa vie. 
Mais à 7 ans, Arthur comprend que sa mère est morte et que toute cette belle histoire n'était qu'un mensonge soutenu par toute sa famille. Il en souffrira beaucoup jusqu'au jour où il deviendra Papa à son tour. Là, il comprendra que ce mensonge n'était qu'un langage d'amour pour le protéger. Il brisera finalement le silence instauré avec son père. 
Mélissa Da Costa aborde avec beaucoup de justesse le thème difficile de la mort d'un parent. Faut-il cacher aux enfants la mort prochaine d'un parent ? Ou bien au contraire poser des mots sur la réalité ? C'est un roman bouleversant et plein de délicatesse qui m'a beaucoup émue.
à la médiathèque

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Isabelle : En un monde parfait de Laura Kasischke (2009) 
Jisèlle, la narratrice, hôtesse de l'air épouse Mark un beau commandant de bord, veuf et père de 3 enfants. 
Ils se marient, elle quitte son métier.C'est une belle histoire d'amour, mais Mark en tant que pilote est très souvent absent. 
Elle se retrouve de plus en plus fréquemment seule avec les 3 enfants et se sent plus nounou que la femme de Mark. 
Durant cette période, La grippe de Phoenix, contagieuse et mortelle, se développe très rapidement aux Etats Unis. Mark se retrouve bloqué en quarantaine en Allemagne. Les mois passent, 
C'est le début d'un changement radical de mode de vie. 
Roman écrit en 2009, bien avant la période du Covid. Au travers de cette apocalypse l'écrivain analyse ce qu'est un monde parfait. 
Très belle écriture, laura Kasischke peut faire surgir la terreur en décrivant des situations très difficiles, elle analyse finement les personnages.
à la médiathèque
Coup de cœur

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Roger : Baumgartner de Paul Auster 
Sy est septuagénaire et, depuis une dizaine d'années, vit seul après le décès brutal d'Anna qui avait partagé sa vie pendant quatre décennies de bonheur. Il repense à toute cette existence passée. Son enfance, sa jeunesse, sa rencontre avec Anna, son caractère particulièrement vif et ses immenses talents. Professeur d'université émérite il a participé au choix d'édition des magnifiques poésies écrites par Anna qui a beaucoup créé. Il a de nombreux échanges avec une jeune doctorante recommandée par un de ses amis. Elle veut faire une thèse sur l'œuvre littéraire de sa défunte femme. Très éloignés l'un de l'autre ils conviennent qu'elle vienne habiter sous son toit le temps de sa recherche. Bebe est pleine de qualités et a une personnalité bien assurée. Elle doit contourner Sy dans les soucis paternels qu'il lui manifeste, avant de prendre le volant pour le très long trajet qui les sépare...Plaisir de lecture.
à la médiathèque
Coup de cœur

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Chantal D. : La promesse de Marie de Lattre. C'est l'histoire d'un grand secret. Au début des année 40 deux couples se lient. Madeleine et Pierre, pas encore mariés, Frida et Kogan, juifs ayant un fils, Jacques. L'autrice est la fille de Jacques. Une confusion amoureuse va naître entre Frida et Pierre d'un côté et Madeleine et Kogan, de l'autre. Ces quatre personnages voulaient rester ensemble mais la menace d'une rafle conduit Frida à demander à Pierre de protéger leur enfant que Madeleine emmènera en Auvergne. Pour sauver Jacques, Pierre va l'adopter. L'enfant va changer de nom et il aura une enfance difficile, comme sa relation avec Pierre. Il racontera à sa fille son histoire et celle de ses quatre grands parents paternels.
à la médiathèque
Coup de cœur


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Chantal D : Enterrer la lune d'Andrée Poulin.
Coup de coeur des bibliothécaires.
Nous sommes dans un village rural indien, sans toilettes. Dans un champ, les femmes et les filles vont, toujours de nuit, faire leurs besoins. Il est le « champ de la honte », surtout à la pleine lune qui éclaire trop. Écrit comme une poésie, il s'agit là des pensées d'une petite fille qui veut « enterrer la lune » et qui mettra tout en œuvre pour la création de toilettes pour la communauté. Les illustrations sont magnifiques. Pour enfants 10-11 ans.
à la médiathèque
Coup de cœur
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Claudie : Le jour des caméléons de Ananda Devi. (Mauricienne)  
En 400 ans, l'île Maurice est devenue exsangue, l'esclavagisme, les colonisations, le démantèlement de ses ressources (faune et flore), ne reste que la vitrine touristique et les villas occupées 1mois/an par les riches et les blancs , derrière cette vitrine, une misère engendrant violences, perdition et "humanimalité" (Michel Surya). L'île est la narratrice de ce roman, implacable réquisitoire contre les servitudes et les logiques du monde moderne qui ont saccagé la terre des merveilles qu'était L'île Maurice 4 personnages principaux : Nandini, une femme, la cinquantaine, lasse de subir la tyrannie domestique que lui impose son mari, juge et décide de le quitter. René, un être "sans substance " qui fait face à "un vide terrifiant ",un homme envahi par un sentiment d'impuissance et de fatalité et dont la nièce, Sara, 10 ans, "le cœur de l'île " est le dernier lien qu'il a avec le monde et donne un sens à sa vie. Zigzig, le caïd de la cité qui "sait que la rage est plus puissante que n'importe quelle douleur "et se croit invincible. Ces 4 personnages vont se rencontrer en croisant la route de Zigzig alors qu'il vient de déclarer la guerre à ses rivaux. En un jour, l'île va connaître l'explosion et son anéantissement. Ananda Devi rend palpable la monstrueuse brutalité de ce qu'ils vont vivre et ce, sous le regard des caméléons qui ont "la patience des siècles et la mémoire des lieux "qui observent la déréliction des choses et sont " les héritiers des justes qui ont rêvé ce pays ". Démentant l'image paradisiaque et l'aura romantique que l'on donne de l'île à l'intention des touristes, elle stigmatise une société en pleine crise économique, qui ne fait rien pour donner espoir, une île gangrenée par la délinquance, la prostitution et les conflits communautaires , cette "sale histoire d'identité qui n'en finit pas de répandre ses braises et ses poisons " "Je suis devenue, dit l'île, une appétissante nourriture pour parasites ". Un entremêlement de d'échéance et de violence qui ne pouvait que la conduire à connaître des épisodes de folie meurtrière. Thriller social, fable, A.Devi regarde la vie en face, pointant toutes sortes de questions dont celle de la représentation que l'on peut avoir de certains êtres, qui, tout à coup surprennent dans leur changement de trajectoire, comme Zigzig, malfrat haï qui va connaître la rédemption. L'écriture est tranchante, à la fois sensorielle et poétique, les visions et les pensées des personnages s'entrecroisent, apportant plus de relief aux situations qui les forcent à se confronter à eux même. Un roman puissant et envoûtant.
à la médiathèque
Coup de cœur
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Mariannick : Que notre joie demeure de Kevin Lambert. Céline Wachowski est une architecte de renommée internationale partie de rien et devenu ultra riche au sommet de sa gloire professionnelle à l’aube de ses 70 ans . Extrêmement brillante dans son milieu, elle est convaincue d’apporter de la beauté au monde. Elle est choisie pour un projet ambitieux à Montréal et pour la 1ère fois il sera dans sa propre ville. Mais aussitôt fusent les critiques. On accuse Céline de favoriser la gentrification du quartier et de détruire le tissu social. De là va naitre une polémique et des menaces qui vont se transformer en violence. C’est la classe dominante que Kévin Lambert met en scène dans ce roman, des gens au sommet de leur discipline qui risque de perdre pied. Cette fiction se condense autour de 2 fêtes d’anniversaire dans lesquelles circulent et échangent des personnages décrit les uns à la suite des autres par l’auteur. Il nous plonge dans leur mode de vie dont nous sommes si éloignés. Le milieu de l’architecture est mis en avant on y apprend beaucoup sur la complexité de la réalisation d’un grand projet et aussi sur les répercutions qu’ils peuvent avoir en écartant les habitants des lieux choisis. Il y a dans ce roman inspiré par du vécu une critique de la société québécoise qui selon lui a tendance à oublier les plus démunis qui ont toujours plus de difficulté à se loger. L’écriture est d’un style époustouflant, elle est souple et fluide, on ne s’arrête pas de lire les longues descriptions, les phrases à n’en plus finir sans dialogue. Parfois l’impression de se retrouver en apnée. L’immersion de l’auteur dans le milieu des ultra riches fut l’occasion d’une étude sociologique finement décrite pour en faire un roman. Cette fresque de sentiments et de point de vue se heurtent sur la beauté et la nécessité des grands projets des bâtisseurs et sur les destructions qu’ils sèment J’ai en quelque sorte été fascinée par ce livre mais contente d’arriver au bout !
à la médiathèque

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Didier : L'himalaya breton de Nicolas Legendre
Les Ed. Du coin de la rue (Les Explorations bretonnes)
Connaissez-vous le Tuchenn Kador aussi appelé le Ménez Kador ? C'est l'un des dix-huit sommets que Nicolas Legendre a entrepris de gravir lors d'un road-trip de 1200 kilomètres dans la partie bretonne du Massif armoricain qu'il a nommé, non sans humour, l'Himalaya breton. Nicolas Legendre a été piqué "d'alpinisme breton" comme il dit à partir de 2008, et depuis il parcourt les courbes de niveau sur le terrain ou sur les cartes IGN. Véritable ode à la Bretagne de l'intérieur, celle préservée - en partie - du tourisme de masse et de l'aménagement du territoire, de cette Bretagne des sommets, Nicolas Legendre nous fait partager ses beautés, son passé, sa culture mais aussi sa lente transformation. Beau carnet de bord - illustré par Joëlle Bocel - où le reporter transcrit ses impressions, ses rencontres et des informations glanées sur le chemin, ce livre, facile d'accès, instructif et drôle, donnera envie à chacun d'aller à l'assaut de ces sommets, surtout un jour de crachin !!
à la médiathèque

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Jacques : Une guerre interminable de Jean-Clément Martin
La guerre de Vendée n’est pas encore finie. De 1793 à 1796 une guerre atroce l’a saignée à blanc et elle est devenue le symbole de l’opposition à la Révolution. Deux cents ans plus tard, dans la région, des monuments, des objets, des livres, mais surtout des associations, des luttes polémiques, et encore des usines, des écoles, nous parlent de cette guerre. Entre l’histoire et la légende, la région n’a pas choisi. Tout s’enchevêtre dans un foisonnement d’idées opposées, de croyances enracinées. A la veille de la commémoration du bicentenaire de la Révolution, alors que les mentalités collectives de notre pays vont sans doute trouver un nouvel équilibre, il fallait dresser le tableau du souvenir des guerres de Vendée dans nos années 1980. 24 illustrations.
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Daniel : L'amour et les forêts de Eric Reinhardt
Histoire d’un couple dont le mari se “découvre harceleur” en écoutant une émission radio sur le sujet. Bénédicte, sa femme, tente de le calmer lors d’une de ses crises ; elle comprend qu’elle est une victime de la maltraitance de son mari. Pour fuir ce climat familial, Bénédicte s’inscrit sur des sites de rencontres en vue de trouver une âme sœur ; après de nombreuses désillusions, elle rencontre un homme avec qui elle va vivre une belle histoire d’amour. La tension entre Benedicte et son mari devient insoutenable. L'histoire d’une femme emmurée dans une relation toxique, malsaine et qui se sent prisonnière d’un mari tortionnaire. La forêt est un lieu de tous les dangers ; Bénédicte s’y engouffre par envie de liberté.
à la médiathèque
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Bernadette : Les voleurs d'innocence de Sarai Walker
Dans les années 50, en Nouvelle Angleterre vit un couple dans une maison Victorienne, avec leurs 6 filles : Aster, Rosalind, Calla, Daphne, Iris, et Hazel “Zélie”; toutes avec des prénoms de fleurs. Le Père, Chapel, a fait sa fortune en vendant des armes ; la mère, Mélinda, a subi son mariage et a sombré dans une psychose due à son histoire personnelle. Elle a l’esprit torturé, hantée par les fantômes qui prédit un terrible destin à ses filles qui souhaitent se marier. Aucune ne l’écoute sauf Iris qui ressent les angoisses de sa mère ; Aster, meurt le jour de ses noces ; et pourtant très affectées, Rosalind, Calla, Daphné et Zélie suivront le même destin. Pour survivre Iris, fuira la maison et le pays et changera de nom. Elle deviendra une peintre de renom au Nouveau Mexique. Mais le destin la rattrapera. Roman envoutant, passionnant et captivant de cette saga familiale où règnent mystères et terreurs ; les hommes y sont vus comme des menaces et à l’origine des problèmes. Ce “roman gothique” offre une palette de poésie, peinture, homosexualité, sororité, folie..
Coup de cœur