Présents, nous étions 11 : Chantal D, Roger D, Jacques A, Didier P, Madeleine V, Bernadette R, Monique L, Eric P, Claudie N, Jeannette P (nouvelle), Marie-Madeleine Excusé(es) Chantal J, Françoise N
Didier : L'assassin du dimanche de Leslie Kaplan Ne vous y trompez pas, ce n'est pas du Simenon ! L'assassin est bien là, "psychopathe criminel" dont on ne saura rien, si ce n'est qu'il tue, le dimanche, des femmes, qui ont souvent en commun leur engagement politique. Mais le personnage principal du roman de Leslie Kaplan ce n'est pas lui. C'est le Grand Collectif, celui créé par Eva, un groupe de femmes qui se réunit dans l'arrière-salle d'un café, pour traquer ce tueur du dimanche. Il y a Aurélie, ouvrière dans une usine de biscottes ; Jacqueline, ancienne braqueuse ; Stella, splendide mannequin ; Anaïs, professeure de philosophie, et Louise, femme de théâtre. Elles viennent de milieux différents, mais toutes éprouvent le réel d’une époque violente, menaçante, « la fin d’un système ». Leslie Kaplan explore comment des individus, souvent marginalisés ou sans pouvoir apparent, peuvent se rassembler pour lutter contre une société perçue comme déclinante et menaçante. Elle met en scène des femmes qui prennent en main leur vie et où l'action conjointe permet de surmonter les obstacles imposés par la violence d'une époque en crise. prises de risque, ses observations, la complicité de son tonton et ces bruits mystérieux dans le grenier inaccessible accompagnent ce tendre récit inspiré par le vécu du père de l'auteur. à la médiathèque Coup de cœur |
Claudie. : Vers la mère ( titre original : Esta herida llena de peces , cette blessure pleine de poissons) de Lorena Salazar (colombienne) Cette blessure, c'est le fleuve, l'Atrato sur lequel la narratrice navigue en pirogue avec son fils adoptif jusqu'au village de sa mère biologique, sur fond de jungle où tout est vie et mort.
La mère est blanche, le fils est noir, le lien est un amour absolu. Le voyage en pirogue avec d'autres passagers est long, plusieurs jours, le temps de se préparer, de s'initier à une autre vie, la séparation. L'atmosphère est lourde, poisseuse, dangereuse, parfois, l'enfant l'allége par ses rires et ses questions.
L'histoire de la narratrice et de l'enfant s'entremêlent au fil des rencontres et souvenirs.
Un portrait esquissé de la Colombie, le long du fleuve, on croise des habitants, leur façon de vivre toujours chichement, des villages en feu, des pillages, des hommes en armes, des ombres...la jungle est opaque, traîtresse et les hommes, FARC ou paramilitaires sont violents.
Pourtant, à bord de la pirogue, Lorena S. poétise le réel, des chants, la solidarité des passagers le temps du voyage.
L'écriture est toute de sensations, lumières, saveurs, odeurs, couleurs, on entend la pluie, les oiseaux...
La fin est radicale et brutalement réelle, elle clôture ce voyage au fin fond de la Colombie.
Coup de cœur |
Marie-Madeleine : Moi Tituba, sorcière de Maryse Condé C’est la vie de Tituba, une femme guadeloupéenne, née à La Barbade, puis partie avec ses nouveaux maîtres à Boston puis à Salem (ville devenue célèbre pour le procès des sorcières fin 17ème siècle) ;
Le récit est basé sur des faits historiques mais a aussi une partie romancée.
C’est un magnifique portrait de femme, intelligente et courageuse face à une société pétrie d’interdits et de violences.
La vie de cette femme esclave, c’est aussi la découverte d’un univers riche en magie et histoire.
Cet ouvrage est terrible et captivant.
Maryse Condé a été journaliste, professeur de littérature et écrivaine. Elle est décédée en avril 2024.
Elle a obtenu le prix Nobel Alternatif de littérature pour l’ensemble de son œuvre. Selon Wikipédia, le prix Noble Alternatif est un hommage à celles et ceux qui apportent un bénéfice à l’humanité. à la médiathèque Coup de cœur |
Roger : Les grandes patries étranges de Guillaume Sire Joseph est un petit garçon quand son père, parti à la guerre "pour le protéger", y est tué. Sa mère, fragile, dévastée, sombrera dans l'alcoolisme. Nous sommes en 1914 et cet être atypique, aux comportements désarmants, vivra des péripéties aventureuses, notamment lors de la deuxième guerre mondiale. Le tragique des situations est présenté de façon légère dans ce récit qui “aspire” le lecteur. Du même âge que lui, sa petite voisine Amina, qu'il écoute jouer du Schumann au piano, va être dure et manipulatrice avec lui. Elle va l'entraîner dans une grande maison abandonnée où elle élève, en cachette, un cochon, anecdote qui aura une suite chargée. Mais Anima dont la famille est juive, va partir loin. Joseph restera obsédé par son amour pour elle toute sa très longue vie. Il ira la rencontrer puis, des années après elle le cachera dans sa fuite, en Allemagne, où elle vit avec ses enfants et son mari, officier allemand. Beaucoup d'aventure, avec des participations à la Résistance. Le tragique n'est pas absent dans ce périple fascinant.
à la médiathèque Coup de cœur |
Chantal D. : Avant elle de Johanna Krawcszyk Roman court, intense, écrit à la première personne. Carmen est fille de réfugiés argentins. Mariée, maman, elle est une jeune femme en souffrance. La mort de sa mère, le silence de son père puis le décès de celui-ci, tout cela perturbe son équilibre. Elle apprend qu'il louait un box où sont enfermés des photographies, des lettres et des carnets intimes.
Carmen va y découvrir le rôle sinistre de son père dans l'armée, de 1945 à 1981 (les tortures, les séquestrations). De plus elle apprend qu'elle est une enfant volée à une opposante, emprisonnée enceinte. Selon une lettre de sa mère biologique elle découvre son nom de naissance: Laura Denevi.
. Coup de cœur |
Madeleine : La femme habitée de Gioconda Belli
Écrit en 1988 par l'écrivaine et opposante politique Gioconda Belli, ce livre fait intercaler 2 héroïnes, 2 périodes historiques et deux combats qui vont se rejoindre avec la même prise de conscience et la même volonté d'échapper aux pressions patriarcales pour se réaliser dans une lutte libératoire.
Dans les années 1970, Lavinia termine ses études d'architecture en Europe et rentre dans son pays d'Amérique centrale. La jeune femme, issue de la riche bourgeoisie, commence à travailler dans un bureau d'architectes réputé, et sa vie va se trouver bouleversée. Coup sur coup, elle découvre qu'une partie de ses compatriotes vit dans une grande pauvreté, et tombe amoureuse de Felipe, un de ses collègues de travail, qui va l'entraîner malgré elle dans le mouvement révolutionnaire qui veut libérer le pays de la dictature.
D’autre part, l’histoire de Itza, jeune femme indigène qui combat avec l'homme qu'elle aime et ceux de son clan pour défendre sa terre contre l'envahisseur espagnol, elle va se réincarner et habiter subtilement Lavinia et lui insuffler sa force.
On prend conscience de l'évolution du personnage principal, de son questionnement intime, de la difficulté à concilier vie personnelle et sentimentale et engagement politique, ici révolutionnaire.
Ce roman est aussi l'occasion de réfléchir sur l'engagement et l'héroïsme.
à la médiathèque Coup de cœur |
Bernadette : Medusa d' Isabel Sorente (2024) « Aux yeux de Liam, sa soeur est une héroïne »; protectrice, audacieuse, Marianne l'entraine dans des lieux sauvages inondés de lumière, sur les chemins dominant la ville de la Ciotat.
Lorsqu'elle meurt à 20 ans, le deuil semble impossible.
Liam décide de reconstituer la dernière pensée de sa soeur, persuadé qu'elle est à l'origine de l'univers chaotique dans lequel il doit désormais vivre.
Quand il demande son aide à Beatrix sa meilleure amie, il découvre un autre visage de Marianne, celui d'une jeune femme fascinée par les monstres et son goût pour la mythologie."
Marcus (le père), Vanessa (la mère) Liam et Beatrix vont chercher a comprendre Marianne et à travers elle les autres femmes de leurs vies ....
L'autrice se met en scène dans les pages inspirées par une Muse qui la guide dans ses réflexions.
Ce roman est envoutant, passionnant,...La mythologie comme source d'inspiration d'écriture.
Le titre Medusa, en référence à Méduse dans la mythologie grecque, est l'une des 3 Gorgones avec ses soeurs Euryale et Steno, qui est la seule à être mortelle. Ses yeux ont le pouvoir de pétrifier tout mortel qui croise son regard. C'est aussi le symbole de la colère et du pouvoir pour le courant féministe.
Coup de cœur |
Jacques : Le bouleau de Michel Roussillat ( illustré par Yves Larvor) On retrouve le personnage immortel de Noam (Argos) qui essaie de se trouver une place à Athènes, même s’il ne possède pas le droit d’être citoyen en raison de son statut d’étranger(on l’appelle « Le métèque ») ;
Civilisation foisonnante, inventive, c’est l’époque de la démocratie, du théâtre,de la philosophie, des sports (jeux olympiques).
Noam amoureux éternel de Noura (épisodes précédents), femme castratrice, jalouse. Noam veut retrouver son autonomie ;
Il découvre Daphnée qui lui fait découvrir la poésie, la tendresse, la beauté…
Dans cette saga, la place de la femme est importante, on traverse de nombreuses guerres, inutiles parfois.
Noam rencontre également Hippocrate, Périclès, Socrate et Albitiade, avec qui il apprend les belles Lettres et les idées philosophiques.
C’est une lecture riche et dense.
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