Etaient présents : Bernadette, Chantal D., Chantal J., Claudie, Daniel, Didier, Isabelle, Marie-Geneviève, Marie-Madeleine, Roger.
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![]() | Bernadette : La Cité aux murs incertains de Haruki Murakami ; traduit par Hélène Morita Ed. Belfond, 2025 Ce nouveau roman de Murakami comprend 3 parties qui correspondent entre elles par le fil conducteur du narrateur, 1ère partie : le narrateur, jeune lycéen de 17 ans est éperdument amoureux d'une jeune fille de 16 ans. Le récit de cette relation est poétique ; les lieux de rendez-vous sont décrits avec détails ; les arbres sont verdoyants... Les oiseaux chantent... Murakami détaille un environnement « réel ». Puis l'histoire « bascule » quand la jeune fille dit au narrateur « le vrai Moi bien vivant se trouve dans la cité aux murs incertains... le Moi qui est là devant toi ce n'est pas le vrai ; ce n'est qu'une doublure, quelque chose comme une ombre mouvante... » La jeune fille disparaît et le narrateur n'aura de cesse de retrouver sa bien aimée. Le récit nous emporte ensuite dans un monde « irréel » où le narrateur franchit le mur de la cité aux murs incertains... le « gardien » lui retire son ombre et voile ses yeux, conditions pour devenir le « lecteur de rêves » et approcher son amoureuse qui travaille dans une bibliothèque. Le monde de la cité est étrange ; peuplée de fantômes, d'animaux imaginaires, d'horloge sans aiguilles... l’atmosphère est pesante. Les personnages ne communiquent pas entre eux. Le narrateur s'enfuit d'une façon aussi étrange qu'il est entré. 2e partie : le narrateur est adulte, il essaye de construire sa vie sans oublier son amie. Il devient directeur d'une bibliothèque en campagne. Murakami joue avec le réel et l'irréel ; le narrateur est en contact avec le directeur précédent (son fantôme) qui lui rappelle les souvenirs de son passage dans la cité. Il veut retourner dans la cité ; en même temps, à la bibliothèque, un nouveau personnage l'intrigue et lui apporte des indices troublants en rapport à la Cité. 3e partie : cette fois, le narrateur, accompagné du jeune de la bibliothèque, retourne dans la Cité ; ils finiront par devenir une personne « dédoublée » . l'un restera dans la Cité, l'autre fuira. Murakami a écrit une première fois il y a 40 ans une version des Murs incertains ( La fin des temps ; roman datant de 1985). Murakami nous entraîne dans des atmosphères étranges et poétiques ; dans un monde réel et irréel, envoûtant. Dans ce roman, on retrouve les thèmes chers à Murakami : la solitude, la mélancolie, la recherche identitaire, l'amour impossible. Il faut se laisser emporter dans cette lecture qui peut paraître difficile, mais riche en questionnements. A la médiathèque Coup de cœur |
![]() | Chantal D. : Disparition inquiétante d’une femme de cinquante six ans d'Anne Plantagenet.. .Seuil 2024. (Cadre rouge) Grâce à Anne Plantagenet, l'histoire de Letizia Storti, fille d'immigrés italiens, ouvrière très investie, ne sera pas oubliée. Cette femme a travaillé à la chaîne pendant trente-six ans, représentant sur une longue durée ses collègues en tant que déléguée syndicale. Grâce à son aplomb, son engagement, elle sortira un peu de l'anonymat, en tenant un rôle de délégué dans le film «En guerre» de Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon. Un peu de rêve dans sa vie, car le film sera sélectionné pour le Festival de Cannes. Plus tard, avec son poignet cassé et ses ennuis de santé, elle sera déplacée de poste en poste dans son entreprise. Elle est devenue travailleuse handicapée. Elle craint de perdre son travail. C'est une femme broyée dans ce monde déshumanisé. Après un séjour en clinique, elle disparaîtra en juin 2022. A la médiathèque Coup de cœur |
![]() | Chantal J. : 3 minutes 25 de bonheur de François Morel. Denoël, France-Inter, 2023. (Humour) Sur la 4e de couverture, je lis et j’adhère « François Morel a l’art de nous rappeler entre une ode à la poésie des bancs publics, un plaidoyer enflammé pour les personnes âgées et la découverte d’une nouvelle planète, les valeurs fondamentales du quotidien et de la vie » Bref des mots pour nous sauver des maux de la vie présente ! Chantal nous a lu deux chroniques de François Morel choisies dans ce livre A la médiathèque |
![]() | Claudie: Neverhome de Flaird Hunt ; traduit par Anne-Laure Tissut. .Actes Sud, 2015. (Lettres anglo-américaines) Guerre de Sécession, 1860, côté confédérés ; Dans une ferme de L'Indiana, Bartholomew, l' époux de Constance, est appelé à rejoindre l'armée de l'Union, mais du fait de sa santé fragile, Constance décide de se travestir en homme et de prendre la place de son compagnon sous le nom d'Ash Thompson, "J'étais forte, lui pas, ce fut donc moi qui partis au combat pour défendre la république " Constance, cheveux coupés, pantalon, poitrine bandée, raconte sa guerre. Neverhome (jamais à la maison), c'est son histoire, l'histoire d'une guerre impitoyable, d'une femme dans la guerre et d'un retour difficile chez soi. Resté à la ferme, Bartholomew reçoit des lettres maladroitement aimantes de sa femme qu'il pense ne jamais revoir. Soldat de l'Union, "le galant Ash" comme la surnomme la troupe, avance, juste un homme comme un autre, tire, assiste à des horreurs, sauve des vies, se retrouve prisonnière, blessée, affamée, mourante, à l'asile où finissent les corps trop abîmés où ces femmes brutalement accusées d'espionnage ou de haute trahison. Ce sont des hommes qui commandent et décident. "De femme avec un fusil entre les mains, il n'en est pas une seule dans cette pile de livres que j'ai. Dans ces histoires, les femmes sont des saintes ou des anges et les hommes d'une espèce noble et généreuse, tout ce qu'ils font, ils le font vite et bien et sans la moindre odeur de sang ". Beau portrait d'une femme qui mène tous les combats en première ligne. à la médiathèque Coup de cœur |
![]() | Daniel : Bristol de Jean Echenoz. Ed. de Minuit, 2025 Voilà un livre brillant, plein d'humour, d'une prose déroutante, de digressions savantes. Des rebondissements à n'en plus finir! Le lecteur se laisse emporter par les frasques du héros Bristol, metteur en scène de cinéma, de seconde zone, de série B. Il tourne enfin, après de longues négociations, son prochain long métrage. Il traverse la vie avec bonhomie, avec optimisme. Il accepte les revirements, les catastrophes et retombe toujours sur ses pattes. On sourit, on rit, on s'esclaffe à la lecture de ce roman et on se laisse entraîner dans les folles aventures de Bristol... certainement demain sur vos écrans. Attention, sortez vos dictionnaires, car certains mots, certaines expressions sortent du diable Vauvert, comme disent les turfistes. à la médiathèque Coup de cœur |
![]() | Isabelle : Filles de la mer de Mary Lynn Bracht .Traduit par Sarah Tardy Pocket, 2019 Premier Roman Nous sommes en 1943 sur l'ile de Jeju, au sud de la Corée, pendant la guerre avec le Japon. Hanna et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté matriarcale haenyeo. Au sein de celle-ci les femmes pêchent en apnée, ce sont elles qui font vivre leur famille. Un jour, alors qu'Hanna plongeait en mer, elle aperçoit un soldat japonais qui s'approche de sa soeur. Pour la sauver, Hanna se fera enlever à sa place. Elle sera transférée dans une maison de complaisance en Manchourie. L'autrice décrit l' enfer de la vie d'Hanna dans ces maisons de complaisance de l'armée nippone et le destin, 75 ans plus tard d'Emi qui recherche désespérément sa soeur ou des éléments sur sa vie. Roman écrit par une coréenne nourrie des récits de sa mère et des femmes de cette communauté. L'écriture rend la lecture émouvante de ces deux destins de femmes. Lecture très sensible et riche en évènements de cette période à la médiathèque Coup de cœur |
![]() | Isabelle : Le silence des pères de Rachid Benzine. Seuil, 2023. (Cadre rouge) Amine, célèbre pianiste de renommée internationale, apprend la mort de son père qu'il n'a pas vu depuis 22 ans. Il vient à Trappes, la ville de son enfance, pour assister aux funérailles de son père qui après tant d'années, lui est inconnu. En débarrassant l'appartement avec ses soeurs, il découvre, par hasard cachées, de nombreuses cassettes audio que son père adressait de 1965 à 2006 à son grand-père resté au Maroc. il découvre la vie de son père, homme taiseux, son arrivée en France, ses boulots, ses amis, son mariage... il va partir à la recherche des amis et recueillir des témoignages. À mesure qu'il découvre l'histoire de son père, il découvre son père et ses silences. Texte très émouvant sur une relation père/fils qui décrit avec beaucoup de pudeur des silences mal interprétés des incompréhensions et la vie de ces immigrés dans les années d'avant-guerre. à la médiathèque Coup de cœur |
![]() | Marie-Madeleine : Strange de Geneviève Damas. Grasset, 2023 C’est une longue lettre que Raphaël écrit à son père. Depuis qu’il est parti à Bruxelles pour étudier le chant, il vit enfin une existence conforme à ce qu’il est. Ou plutôt ce qu’elle est : Raphaël est en train de devenir Nora. Se sentir femme dans un corps d’homme : une évidence depuis l’enfance, les brimades ordinaires subies à l’égard d’une personne différente, la nécessité d’une transformation pour mieux vivre au quotidien en dépit d’un long parcours médical et humain aux souffrances multiples. Un récit sensible. À lire pour mieux comprendre et faire évoluer notre regard. à la médiathèque |
![]() | Roger : L'été circulaire de Marion Brunet. Albin Michel. Stock, 2018 Jo et Céline sont deux soeurs, dans une famille avec des préjugés et du racisme. Dans leurs amis d'enfance il y a Saïd qui voudrait être plus proche de l'une d'elles. Saïd qui, par ailleurs, fait des affaires louches avec leur père. Le jour où Céline est enceinte cela déclenche une rage paternelle effrayante et, bien que battue, elle refusera de dire avec qui elle a eu une relation. Les parents ont un couple d'amis, les hommes travaillant ensemble dans une entreprise du bâtiment. La fureur de son père et ses soupçons alimentés par un racisme aveugle le conduiront à l'irréparable, avec la complicité de son ami. Crime parfait et intrigue assurément bien échafaudée. à la médiathèque Coup de cœur |
Didier : La Lumière qui traverse la ville de Grégory Valton. Auto édition, 2025
Grégory Valton a longtemps été photographe. Sa démarche est maintenant plus polymorphe, mais cherche toujours à explorer et à réactiver des mémoires collective et individuelle, la sienne et celle des autres. Dans ce petit livre de 48 pages, dont la maquette a été fabriquée à la main à partir d’un texte découpé et collé sur les images au cours de l’automne 2024, il nous conte sa quête pour restituer un cadeau, gage d’amour entre deux personnes trop tôt disparues. « C’est l’histoire de deux corps amoureux, âgés de vingt-cinq années, qui se sont percutés au printemps mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit, soit neuf années après la chute des Ceaușescu à Târgoviște. » Textes et photos se répondent parfaitement, chacun complétant le point de vue.
Voir le livre à la médiathèque de Grégory Valton
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