samedi 5 avril 2025

Nos lectures d'Avril 2025

Nous étions 7 : Jacques, Marianick, Monique, Robert, Bernadette, Claudie, Marie-Madeleine.

                                     Prochaine rencontre : Samedi  17 Mai 2025

                                    Forum des associations : Samedi  24 Mai 2025 (avec notre présence)

Site de la médiathèque: https://www.facebook.com/mediatheque.bouguenais.44/

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Monique Alors c'est bien de Clémentine Mélois.
L’autrice raconte avec beaucoup d’amour et d’humour les dernières semaines de son père Bernard.
Toute la famille prépare son départ comme une grande fête. Le cercueil sera peint en bleu.La cérémonie sera musicale. Les derniers instants de ce sculpteur, blagueur et fantaisiste doivent luiressembler.
Clémentine Mélois est artiste plasticienne et écrivaine.
Double coup de cœur des bibliothécaires et maintenant de Bouguenais Bouquine
A la médiathèque
Coup de cœur 
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Claudie : 1275 âmes/Pottsville, 1280 habitants de Jim Thompson. Ed. Payot Rivage/noir
Nick est le shérif d'une petite ville du Texas. En 1917,  il va bientôt devoir faire campagne pour les nouvelles élections, ce qui signifie fournir un minimum d'efforts pour se montrer compétent, pas simple car il est pourvu d'une flemme reconnue de tous. Il apparaît comme un personnage falot, débonnaire et lâche qui fuit tout conflit avec ses administrés et se fait humilier par la population locale, entre son épouse, son beau frère, ses maîtresses et son rival politique, le tout avec un flegme inimitable, un véritable antihéros. Nick décide alors de "faire le ménage " et de se faire réélire shérif, c'est alors qu'il va se révéler fin stratège et manipulateur pour se débarrasser  de tous les obstacles à sa réélection. On assiste à des dialogues hilarants et des scènes rocambolesques, condensé d'humour noir et d'analyses grinçantes de la population blanche d'un état du sud des États-Unis. Une pépite de polar, mené tambour battant qui nous laisse parfois médusé. 
Il a été adapté au cinéma par A.Tavernier, "Coup de torchon " qui reprend les mêmes personnages mais dans le contexte de la colonisation de l'Afrique occidentale française.
A la médiathèque
Coup de cœur 
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Robert : L'homme aux lèvres de saphir (2004) d' Hervé Le Corre. 
En 1870 Etienne Malot arrive à Paris au petit matin en provenance de sa région de Tours. Il traîne avec lui une charrette à bras contenant quelques meubles et ses effets personnels. A son arrivée il est témoin d’un meurtre place Vendôme. IL est l’unique témoin qui a vu le visage de l’assassin. Mieux, celui-ci a laissé derrière lui un carnet qu’Etienne a rangé dans un meuble de sa charrette. A partir de là, Etienne est pris dans un tourbillon entre soupçons de la police, vol de sa charrette, absence du cousin qui devait l’accueillir, rencontre avec un homme ouvrier révolutionnaire qui lui offre le gite et le couvert, rencontre amoureuse. En parallèle,  l’assassin le recherche aussi pour retrouver son carnet. Celui-ci contient les écrits d’un jeune écrivain, Isidore Ducasse, et sont inspirés  de visions très noires  et de scénarios d’assassinats. Le meurtrier va se lancer dans une série de meurtres  dont la finalité est de rendre hommage à ce jeune écrivain, qui est aussi son amant, et  dont il veut promouvoir le génie en assassinant de manière ritualisée des passants et passantes plutôt jeunes dans les rues de Paris. La police, confrontée à cette série de meurtres, délègue la recherche du coupable à un jeune inspecteur arrivé récemment à Paris. Mais son travail, plutôt efficace est ralenti par l’ambiance des conflits sociaux et politiques qui inquiètent plus le pouvoir que les meurtres en série de personnes inconnues.
Le roman est aussi une plongée dans la vie parisienne des  dernières années du régime de Napoléon III. Une vie sociale marquée par de grandes différences entre classes sociales, la pauvreté des ouvriers, et artisans, la répression de la police des mouvements révolutionnaires, l’usage de l’armée qui tire à balles réelles pour réprimer les manifestations. Une vie sociale agitée dans laquelle se fond notre assassin  enfin démasqué de son vrai nom mais qui va profiter de la guerre de 1870 pour s’éclipser dans la nature  non sans avoir tué son amant qui refusait de le suivre dans son délire meurtrier.
On est vraiment dans un roman policier avec un tueur atypique qui tue pour la beauté du geste et non par intérêt, sauf quand il est en danger. Son identité est connue rapidement  et permet  de plonger dans son délire maladif mais très bien construit et ordonné. La toile de fond  historique nous ouvre sur la vie des faubourgs ouvriers, la misère sociale, la place des femmes dans l’histoire. Roman dense et dynamique.
PS : En cherchant j’ai découvert que l’auteur s’est inspiré pour certaines données, comme le titre et le nom de l’auteur du carnet,  d’un livre paru en 1868 « Les Chants de Maldoror »d’un certain Isidore Ducasse !
Coup de cœur 
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Jacques : Mon voyage en Amérique de Blaise Cendrars.
Cet écrit, réalisé à l’aller d’un voyage à New-York, est un journal de bord très poétique avec des notes brèves.
Jacques nous en lit quelques extraits.
Blaise Cendrars, engagé pendant la guerre 14-18 dans la Légion Etrangère perd son bras droit ; il publiera une œuvre intitulée « la main coupée ». A la guerre 39-45, il sera exilé à Aix. Il meurt en 1962.
Parmi ses ouvrages remarquables, « bourlinguer », « l’homme foudroyé ».
L’oeuvre de Blaise Cendras (romans, reportages, poèmes, mémoires) est placée sous le signe du voyage, de l’aventure ; il mêle l’imaginaire au réel.
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Marie-Madeleine Wallace de Colin Niel.
Si vous avez aimé « Darwine » un précédent livre de l’auteur présenté en mai 2023 par Roger, vous pourrez aimer « Wallace » même si cette première lecture n’est pas indispensable.Nous sommes en Guyane, dans une ville aux portes de la forêt amazonienne. C’est là où grandit Wallace, un petit garçon de 9 ans qui vit seul avec sa mère Mathurine.Mathurine , nous la connaissons déjà du précédent livre. Elle est éducatrice spécialisée , travaille à l’Aide Sociale à l’Enfance et s’occupe des enfants placés en familles d’accueil.Wallace est un enfant « d’intérieur » qui devient passionné de jeux vidéo. Il n’aime pas la forêt qui est la passion de sa mère.Mathurine raconte à son fils depuis l’enfance des histoires avec des personnages fantastiques, des mythes et légendes ; elle lui met sous les yeux de nombreux ouvrages sur la flore et la faune de cette étendue sauvage et mystérieuse.Tout au long du roman, en toile de fond, il y a la présence fascinante de la forêt amazonienne : l’immensité, les bruits, les odeurs, les présences furtives petites et grandes…Deux éléments déclencheurs : Mathurine est fragilisée par la mort d’une adolescente placée dont elle avait la charge. Le père de cette jeune fille qui s’appelle Tiburce, est chasseur et croit avoir vu lors d’une traque, l’apparition d’une créature mi homme/mi animal.  Y a -t-il un lien et est-ce que le Maskilili   aurait noyé sa fille ?
A travers les épreuves, comment vont évoluer les relations entre Mathurine et son fils Wallace ?
Tiburce pourra-t-il soulager sa peine face à la disparition de sa fille ?
C’est un roman épatant qui m’a emportée et j’ai passé un très bon moment .
à la médiathèque
Coup de cœur 

samedi 15 mars 2025

Nos lectures de Mars 2025

Etaient présents  : Bernadette, Chantal D., Chantal J., Claudie, Daniel, Didier, Isabelle, Marie-Geneviève, Marie-Madeleine, Roger.

Site de la médiathèque: https://www.facebook.com/mediatheque.bouguenais.44/

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Bernadette La Cité aux murs incertains de Haruki Murakami ; traduit par Hélène Morita Ed. Belfond, 2025
Ce nouveau roman de Murakami comprend 3 parties qui correspondent entre elles par le fil conducteur du narrateur,
1ère partie : le narrateur, jeune lycéen de 17 ans est éperdument amoureux d'une jeune fille de 16 ans. Le récit de cette relation est poétique ; les lieux de rendez-vous sont décrits avec détails ; les arbres sont verdoyants... Les oiseaux chantent... Murakami détaille un environnement « réel ».
Puis l'histoire « bascule » quand la jeune fille dit au narrateur « le vrai Moi bien vivant se trouve dans la cité aux murs incertains... le Moi qui est là devant toi ce n'est pas le vrai ; ce n'est qu'une doublure, quelque chose comme une ombre mouvante... » La jeune fille disparaît et le narrateur n'aura de cesse de retrouver sa bien aimée.
Le récit nous emporte ensuite dans un monde « irréel » où le narrateur franchit le mur de la cité aux murs incertains... le « gardien » lui retire son ombre et voile ses yeux, conditions pour devenir le « lecteur de rêves » et approcher son amoureuse qui travaille dans une bibliothèque. Le monde de la cité est étrange ; peuplée de fantômes, d'animaux imaginaires, d'horloge sans aiguilles... l’atmosphère est pesante. Les personnages ne communiquent pas entre eux.
Le narrateur s'enfuit d'une façon aussi étrange qu'il est entré.
2e partie : le narrateur est adulte, il essaye de construire sa vie sans oublier son amie. Il devient directeur d'une bibliothèque en campagne. Murakami joue avec le réel et l'irréel ; le narrateur est en contact avec le directeur précédent (son fantôme) qui lui rappelle les souvenirs de son passage dans la cité. Il veut retourner dans la cité ; en même temps, à la bibliothèque, un nouveau personnage l'intrigue et lui apporte des indices troublants en rapport à la Cité.
3e partie : cette fois, le narrateur, accompagné du jeune de la bibliothèque, retourne dans la Cité ; ils finiront par devenir une personne « dédoublée » . l'un restera dans la Cité, l'autre fuira.
Murakami a écrit une première fois il y a 40 ans une version des Murs incertains ( La fin des temps ; roman datant de 1985).
Murakami nous entraîne dans des atmosphères étranges et poétiques ; dans un monde réel et irréel, envoûtant. Dans ce roman, on retrouve les thèmes chers à Murakami : la solitude, la mélancolie, la recherche identitaire, l'amour impossible.
Il faut se laisser emporter dans cette lecture qui peut paraître difficile, mais riche en questionnements.
A la médiathèque
Coup de cœur 
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Chantal D. Disparition inquiétante d’une femme de cinquante six ans d'Anne Plantagenet.. .Seuil 2024. (Cadre rouge)
Grâce à Anne Plantagenet, l'histoire de Letizia Storti, fille d'immigrés italiens, ouvrière très investie, ne sera pas oubliée. Cette femme a travaillé à la chaîne pendant trente-six ans, représentant sur une longue durée ses collègues en tant que déléguée syndicale. Grâce à son aplomb, son engagement, elle sortira un peu de l'anonymat, en tenant un rôle de délégué dans le film «En guerre» de Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon. Un peu de rêve dans sa vie, car le film sera sélectionné pour le Festival de Cannes. Plus tard, avec son poignet cassé et ses ennuis de santé, elle sera déplacée de poste en poste dans son entreprise. Elle est devenue travailleuse handicapée. Elle craint de perdre son travail. C'est une femme broyée dans ce monde déshumanisé. Après un séjour en clinique, elle disparaîtra en juin 2022.
A la médiathèque
Coup de cœur 
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Chantal J. 3 minutes 25 de bonheur de François Morel. Denoël, France-Inter, 2023. (Humour)
Sur la 4e de couverture, je lis et j’adhère « François Morel a l’art de nous rappeler entre une ode à la poésie des bancs publics, un plaidoyer enflammé pour les personnes âgées et la découverte d’une nouvelle planète, les valeurs fondamentales du quotidien et de la vie »
Bref des mots pour nous sauver des maux de la vie présente !
Chantal nous a lu deux chroniques de François Morel choisies dans ce livre
A la médiathèque 


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Claudie: Neverhome de Flaird Hunt ; traduit par Anne-Laure Tissut. .Actes Sud, 2015. (Lettres anglo-américaines)
Guerre de Sécession, 1860, côté confédérés ;
Dans une ferme de L'Indiana, Bartholomew, l' époux de Constance, est appelé à rejoindre l'armée de l'Union, mais du fait de sa santé fragile, Constance décide de se travestir en homme et de prendre la place de son compagnon sous le nom d'Ash Thompson,
"J'étais forte, lui pas, ce fut donc moi qui partis au combat pour défendre la république "
Constance, cheveux coupés, pantalon, poitrine bandée, raconte sa guerre.
Neverhome (jamais à la maison), c'est son histoire, l'histoire d'une guerre impitoyable, d'une femme dans la guerre et d'un retour difficile chez soi. Resté à la ferme, Bartholomew reçoit des lettres maladroitement aimantes de sa femme qu'il pense ne jamais revoir.
Soldat de l'Union, "le galant Ash" comme la surnomme la troupe, avance, juste un homme comme un autre, tire, assiste à des horreurs, sauve des vies, se retrouve prisonnière, blessée, affamée, mourante, à l'asile où finissent les corps trop abîmés où ces femmes brutalement accusées d'espionnage ou de haute trahison. Ce sont des hommes qui commandent et décident.
"De femme avec un fusil entre les mains, il n'en est pas une seule dans cette pile de livres que j'ai. Dans ces histoires, les femmes sont des saintes ou des anges et les hommes d'une espèce noble et généreuse, tout ce qu'ils font, ils le font vite et bien et sans la moindre odeur de sang ".
Beau portrait d'une femme qui mène tous les combats en première ligne.
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Coup de cœur 
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Daniel Bristol de Jean Echenoz. Ed. de Minuit, 2025
Voilà un livre brillant, plein d'humour, d'une prose déroutante, de digressions savantes. Des rebondissements à n'en plus finir!
Le lecteur se laisse emporter par les frasques du héros Bristol, metteur en scène de cinéma, de seconde zone, de série B. Il tourne enfin, après de longues négociations, son prochain long métrage. Il traverse la vie avec bonhomie, avec optimisme. Il accepte les revirements, les catastrophes et retombe toujours sur ses pattes. On sourit, on rit, on s'esclaffe à la lecture de ce roman et on se laisse entraîner dans les folles aventures de Bristol... certainement demain sur vos écrans. Attention, sortez vos dictionnaires, car certains mots, certaines expressions sortent du diable Vauvert, comme disent les turfistes.
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Coup de cœur 

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Isabelle Filles de la mer de Mary Lynn Bracht .Traduit par Sarah Tardy Pocket, 2019
Premier Roman
Nous sommes en 1943 sur l'ile de Jeju, au sud de la Corée, pendant la guerre avec le Japon.
Hanna et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté matriarcale haenyeo. Au sein de celle-ci les femmes pêchent en apnée, ce sont elles qui font vivre leur famille. Un jour, alors qu'Hanna plongeait en mer, elle aperçoit un soldat japonais qui s'approche de sa soeur. Pour la sauver, Hanna se fera enlever à sa place. Elle sera transférée dans une maison de complaisance en Manchourie.
L'autrice décrit l' enfer de la vie d'Hanna dans ces maisons de complaisance de l'armée nippone et le destin, 75 ans plus tard d'Emi qui recherche désespérément sa soeur ou des éléments sur sa vie. Roman écrit par une coréenne nourrie des récits de sa mère et des femmes de cette communauté. L'écriture rend la lecture émouvante de ces deux destins de femmes.
Lecture très sensible et riche en évènements de cette période
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Coup de cœur 
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Isabelle : Le silence des pères de Rachid Benzine. Seuil, 2023. (Cadre rouge)
Amine, célèbre pianiste de renommée internationale, apprend la mort de son père qu'il n'a pas vu depuis 22 ans. Il vient à Trappes, la ville de son enfance, pour assister aux funérailles de son père qui après tant d'années, lui est inconnu.
En débarrassant l'appartement avec ses soeurs, il découvre, par hasard cachées, de nombreuses cassettes audio que son père adressait de 1965 à 2006 à son grand-père resté au Maroc. il découvre la vie de son père, homme taiseux, son arrivée en France, ses boulots, ses amis, son mariage... il va partir à la recherche des amis et recueillir des témoignages. À mesure qu'il découvre l'histoire de son père, il découvre son père et ses silences.
Texte très émouvant sur une relation père/fils qui décrit avec beaucoup de pudeur des silences mal interprétés des incompréhensions et la vie de ces immigrés dans les années d'avant-guerre.
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Coup de cœur 
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Marie-Madeleine Strange de Geneviève Damas. Grasset, 2023
C’est une longue lettre que Raphaël écrit à son père. Depuis qu’il est parti à Bruxelles pour étudier le chant, il vit enfin une existence conforme à ce qu’il est. Ou plutôt ce qu’elle est : Raphaël est en train de devenir Nora. Se sentir femme dans un corps d’homme : une évidence depuis l’enfance, les brimades ordinaires subies à l’égard d’une personne différente, la nécessité d’une transformation pour mieux vivre au quotidien en dépit d’un long parcours médical et humain aux souffrances multiples.
Un récit sensible. À lire pour mieux comprendre et faire évoluer notre regard.
à la médiathèque

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Roger : L'été circulaire de Marion Brunet. Albin Michel. Stock, 2018
Jo et Céline sont deux soeurs, dans une famille avec des préjugés et du racisme. Dans leurs amis d'enfance il y a Saïd qui voudrait être plus proche de l'une d'elles. Saïd qui, par ailleurs, fait des affaires louches avec leur père. Le jour où Céline est enceinte cela déclenche une rage paternelle effrayante et, bien que battue, elle refusera de dire avec qui elle a eu une relation. Les parents ont un couple d'amis, les hommes travaillant ensemble dans une entreprise du bâtiment. La fureur de son père et ses soupçons alimentés par un racisme aveugle le conduiront à l'irréparable, avec la complicité de son ami. Crime parfait et intrigue assurément bien échafaudée.
à la médiathèque
Coup de cœur 



Didier : La Lumière qui traverse la ville de Grégory ValtonAuto édition, 2025
Grégory Valton a longtemps été photographe. Sa démarche est maintenant plus polymorphe, mais cherche toujours à explorer et à réactiver des mémoires collective et individuelle, la sienne et celle des autres. Dans ce petit livre de 48 pages, dont la maquette a été fabriquée à la main à partir d’un texte découpé et collé sur les images au cours de l’automne 2024, il nous conte sa quête pour restituer un cadeau, gage d’amour entre deux personnes trop tôt disparues. « C’est l’histoire de deux corps amoureux, âgés de vingt-cinq années, qui se sont percutés au printemps mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit, soit neuf années après la chute des Ceaușescu à Târgoviște. » Textes et photos se répondent parfaitement, chacun complétant le point de vue.
Voir le livre à la médiathèque de Grégory Valton

samedi 8 février 2025

Nos lectures de Février 2025

Etaient présents  : Chantal D., Claudie, Didier, Eric, Isabelle, Madeleine, Roger, Marie-Geneviève, Marie-Madeleine, Monique.

En ce qui concerne la lecture commune, c'est le roman de Roberta Recchia, La Vie qui reste, qui a été choisi (5 votes) suivi de Terres promises de Bénédicte Dupré La Tour (3 votes). Faïel et les histoires du monde de Paolo Bellomo ainsi que Ecouter les sirènes ont obtenu 2 votes. Demi-volée de Chetna Maroo n'a obtenu aucun vote (personne n'aime le squash ! 

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Chantal D. Si tu regardes lontemps la terre de Jean-Pierre Siméon. Ed. Rue du monde, 2024
Magnifique album pour tous.
« Celui qui voit la mer dans une flaque ou un chat dans un nuage ne s’ennuiera jamais»
«Il n'est de bonheur que s'il fait le bonheur de l'autre »
A la médiathèque
Coup de cœur 
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Claudie Ecouter les sirènes de Fabrice Melquiot. .Ed. Actes Sud, 2024. Premier Roman 
« Suzanne t'emmène écouter les sirènes
Elle te prend par la main
Pour passer une nuit sans fin... »
Léonard Cohen
Ce road movie existentiel est inspiré du témoignage de Suzanne Verdal, à qui Léonard Cohen dédia l'une de ses plus célèbres chansons.
Portland, Los Angeles, Albuquerque et le Colorado, Jodie, la fille de Suzanne, apprend par la bouche de son père bien aimé, avant qu'il ne meure, qu'il n'est pas son père biologique, la plus grande partie du roman, c'est le voyage initiatique de Jodie, vers la rencontre avec ce père.
On traverse six décennies, de 1960 à nos jours. Le ton est burlesque, enlevé et impertinent avec des références culturelles intéressantes, une lecture bien plaisante.
Coup de cœur 
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Didier Stella et l’Amérique de Joseph Incardona. Ed. Finitudes, 2024
Stella guérit les malades et fait se lever les paralytiques. Une sainte, donc, et américaine qui plus est. Le Saint-Siège ne pouvait espérer mieux pour sa renommée. Cependant, il se trouve que Stella est une prostituée qui réalise ses miracles en procurant du plaisir. Pour le Vatican, il est urgent que cette sainte devienne martyre ! Aussi, deux affreux se lancent à la poursuite de Stella, aidée dans sa fuite par un prêtre qui a un passé de navy seal !
Avec beaucoup de folie, des bagarres, une touche de poésie, une généreuse portion d’humour noir, des protagonistes excentriques (à l’instar de ceux créés par Donald E. Westlake), Joseph Incardona nous entraîne dans un voyage à travers une Amérique aux contrastes saisissants, allant des fêtes foraines aux excès du bling-bling de Las Vegas. Il tire a tout-va sur le capitalisme, la religion et le puritanisme, rien ni personne n'est épargné. Une comédie
Coup de cœur 


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Isabelle : La propagandiste  de Cécile Desprairies .Ed. Du Seuil, 2023
Premier Roman
Cécile Desprairies raconte la vie de sa mère Lucie, collaboratrice, militante nazie, antisémite pendant la guerre de 40.
Dans ce roman biographique historique, elle nous raconte la vie de Lucie, femme intelligente, opportuniste avide d'argent, qui a participé au développement de la propagande nazie pendant la guerre. Elle est restée convaincue par cette idéologie toute sa vie.
L'auteur, à l’aide de faits historiques, raconte la vie et la personnalité de ces collaborateurs pendant la Seconde Guerre et comment elle a déconstruit ces mensonges familiaux.
Lecture très intéressante et documentée
à la médiathèque
Coup de cœur 
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Madeleine Je suis de nulle part. Sur les traces d’Ella Maillart de Olivier Weber. Ed. Payot, 2024. - (Petite Bibliothèque Payot)
Née à Genève en 1903, Ella Maillart, intéressée très jeune par les sports et les récits d'aventures, rêve de fuir une Europe égoïste. À l'adolescence, elle part sur mer d'abord, puis à travers les steppes et les monts d'Asie Centrale à la recherche des nomades. Elle ira en Chine, en Afghanistan, en Inde, traversant des contrées dangereuses toujours avec ténacité, et ce qui lui importe c'est la rencontre de l'autre.
L'auteur Olivier Weber, grand reporter, écrivain engagé, fasciné par cette femme libre et nomade, décide de partir sur ses traces pour mieux la connaître. Il croise le récit biographique avec son propre itinéraire sur les lieux qu'elle a traversés, à la recherche des personnes qui ont pu garder un souvenir d'elle. Réflexions sur le nomadisme, sur la modernité occidentale suicidaire et sur le voyage intérieur.

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Marie-Geneviève Le bord du monde est vertical de Simon Parcot .Ed. Le mot et les reste, 2022
Premier roman
La cordée est une équipe de montagnards qui va au secours des habitants isolés, par tous les temps.
Au coeur de la vallée des glaces, ils affrontent une tempête de neige pour rejoindre le Reculoir, dernier hameau de la gigantesque montagne dont nul n'a jamais pu atteindre le sommet.
Gaspard, leur chef, fou de montagne, rêve de gravir "la Grande" et enflammé par les dires du Père Salomon, décide de tenter la grande ascension. " Côtoyer la mort, c'est ce qui me fait aimer la vie".
Livre philosophique et poétique sur le dépassement de soi, la nature, la vie.
Coup de cœur 
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Marie-Madeleine : Nos armes de Marion Brunet. Albin Michel, 2024
En 1997, Mano et Axelle, passionnées et révoltées, évoluent dans le milieu engagé et militant d’une ville étudiante.
Elles rêvent d’un autre ordre social tout en sentant naître entre elles un amour fou.
Un jour, elles participent à un braquage qui tourne mal . Un policier est tué, l’une d’entre elles écope d’une lourde peine de prison. Vingt-cinq ans plus tard, Mano attend sur les marches de sa caravane, car une femme la cherche.
Un roman prenant, un coup de cœur.
à la médiathèque
Coup de cœur 
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Roger Un Avenir radieux de Pierre Lemaitre Laurent. Calmann Levy. Stock, 2025
Troisième tome de la saga sur la famille Pelletier. Le fils François, journaliste, va accompagner une délégation de patrons français en Tchécoslovaquie communiste. Approché par les services secrets il doit aider à exfiltrer un agent tchèque en France. Il y sera découvert, arrêté, torturé et ses proches se démèneront pour le faire revenir au pays. Un autre fils Bouboule, toujours aussi introverti et sous la coupe de Geneviève, sa redoutable épouse, va recommencer à assassiner une femme sur une impulsion imprévisible. Sa fillette, Colette, connaît bien des péripéties entre l'indifférence agressive de sa mère Geneviève, ses tendres grands parents et leur voisin violeur. Des récits toujours aussi captivants.
Pas encore présent dans les collections

mardi 28 janvier 2025

Nos lectures de Janvier 2025

Etaient présents  : Bernadette, Chantal D., Chantal J., Claudie, Daniel, Didier, Isabelle, Jacques, Madeleine, Roger

Prochaine rencontre : Samedi 8 février 2025

Site de la médiathèque: https://www.facebook.com/mediatheque.bouguenais.44/

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Bernadette : Traverser les montagnes et venir naitre ici de Marie Pavlenko. Ed. Les Escales, 2024
Astrid décide de partir seule. Elle laisse toute sa vie matérielle derrière elle. Elle a quarante ans et vient de vivre un drame familial. Son mari et ses 2 enfants sont morts lors d'un accident de voiture. Elle est désespérée ; refuse de vivre entourée de tous ses souvenirs matériels. Elle achète une maison isolée dans un hameau en région montagneuse et sauvage du Mercantour. Elle emporte un carton marqué d'une croix rouge. Elle s'habitue petit à petit dans ce lieu rude ,et sympathise avec une voisine.
L'autrice nous embarque en parallèle sur les chemins enneigés, insécures, où souffrent Soraya (17 ans) et sa tante. Elles fuient leur pays, la Syrie, leur famille, leurs amis ; elles veulent rejoindre la France. Soraya porte dans son ventre le fruit d'un viol ; le parcours est jonché de souffrances ; la tante meurt de froid et de faim ; Soraya arrivera au hameau où habite Astrid.
Les 2 femmes vont se rencontrer « s'apprivoiser » ; partager leurs douleurs, leurs souvenirs... elles vont essayer de partager leur quotidien. L'enfant va naître chez Astrid. Quel sera son avenir ?
Ce roman est écrit avec douceur, malgré les souffrances qu'ont vécues ces 2 femmes. Marie Pavlenko est une poétesse ; elle commence toujours ses chapitres avec un extrait de poésie.
A la médiathèque
Coup de cœur 
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Chantal D. Madelaine avant l’aube de Sandrine Colette .Ed. JC Lattès, 2024 - Prix Goncourt des lycéens 2024
Le roman n'est pas situé dans le temps. Ce pourrait être un conte très noir. Sandrine Collette nous décrit la vie des paysans, le travail éprouvant, la lutte contre la faim, le froid et la pluie. Les famines sont terribles. On vit dans le malheur, la résignation. On craint le châtelain, propriétaire des terres, et surtout son fils, très violent. Dans ce hameau de quelques maisons, arrive une petite orpheline. On ne sait d'où elle vient. Elle est confiée à la vieille Rose puis à Ambre qui ne peut pas avoir d'enfant. On sent qu'elle va perturber la vie des familles par son refus de se résigner et ses colères face aux nombreuses injustices dans ce monde rural qui ne se révolte jamais. Elle sera aimée par les femmes, Ambre et Aélis, et par les enfants. Ce sera elle qui luttera contre le fils du châtelain, agressant régulièrement les femmes des hameaux. Elle le tuera, après un viol de plus, et devra aussitôt quitter le hameau pour dix années. La description de la nature est très précise, superbe même. Un roman qui donne sa voix à l’insoumission.
A la médiathèque
Coup de cœur 
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Chantal J. La Douceur de l’eau de Nathan Harris ;traduit de l’anglais (Etat-Unis) par Isabelle Chapman. Ed. Gallimard, 2024
Premier roman
A la fin de la guerre de sécession l’ esclavage est aboli. Néanmoins les propriétaires de plantations et habitants de la ville d’Old Ox (Géorgie) ont bien du mal a considérer et respecter ces hommes désormais libres. Prentiss et son frère Landry, à la recherche d’un emploi et d’un toit, rencontrent Georges Walker (un fermier voisin de leur ancienne plantation) et sa femme Isabelle, un couple bouleversé par l’annonce récente du décès de leur fils Caleb au combat. Embauchés par le fermier, des liens de confiance se tissent entre ces êtres fragiles. Si Prentiss et Landry se sentent en sécurité chez Georges, ils restent exposés à la colère et rancoeur des planteurs, qui ne souhaitent que le retour de l’ordre ancien…
Une écriture très cinématographique, où le suspense nous tient en haleine tout au long du livre. Un puissant roman, sur les prémices d'une liberté que l'on aurait tort de croire acquise par simple décret anti-esclavagiste.
A la médiathèque
Coup de cœur 


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Claudie : La petite bonne  de Bérénice Pichat .Ed. Les Avrils, 2024
Dans un huis clos fascinant, B.Pichat met en scène un estropié de la Grande Guerre et une petite bonne. Un roman à la narration débridée et poétique.
Tranchées de la Somme, 1916. " Soit tu tues, soit tu meurs..". Blaise, le musicien, aurait aimé y laisser sa peau.
"II est revenu/c'est vrai/mais quel retour/quand il se découvre mutilé/il meurt une deuxième fois/et ça dure/il continue à mourir/il n'en finit plus d'agoniser/peu à peu/tous les jours/il s'étiole sans fin "
Un chirurgien fougueux fera de lui son "chef d'oeuvre ", il le transformera en homme hybride, la gueule de travers, des pinces en place de mains, les jambes coupées. C'est sa femme qui l'accompagne en permanence, comme un sacerdoce, un jour, elle part rejoindre des amis à la campagne et confie son mari à la petite bonne.
Avec sa scansion légère, rapide, parfaitement rythmée, chaque personnage livre ses pensées à tour de rôle, 1re, 2e ou 3e personne, B.P met face à face deux estropiés de la vie, Blaise et la petite bonne et parvient à dire tout de l'humanité et de la lutte des classes.
C'est la rencontre de ces deux êtres qui d'abord, se méfient et se défient dans un mélange de dégoût et de fascination, puis, un jour, chacun osera montrer à l'autre ses blessures, celles de la guerre pour Blaise et celles des miséreux pour la jeune femme. B. Pichat parvient même à entourer cette relation de sensualité, pure coimme un rêve d'amour et ce, au travers de la musique. La fn redonnera place au réel et à la position sociale de chacun .
à la médiathèque
Coup de cœur 
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Didier. : Retour sur un départ manqué de Grégory Buchert. Joca Seria éd., 2024
Philippe Stella, un écrivain et professeur aux Beaux-Arts, se retrouve immobilisé, un matin devant chez lui, car sa Twingo refuse de démarrer. En attendant le garagiste, il s'occupe son temps comme il peut, fait le ménage dans la Twingo et laisse libre cours à ses pensées et à ses souvenirs, ses quarante ans d'écriture et de résidence dans ce village à quelques encablures du lac de Grand-Lieu.
Gregory Buchert a écrit ce texte à la suite d'une résidence d'auteur organisé par l'association l'Esprit du lieu, qui met en oeuvre des projets artistiques et culturels en lien avec les communes autour du lac de Grand-Lieu. À travers un court récit à la seconde personne du singulier (comme dans "Un Homme qui dort" (Georges Perec, 1967) Gregory Buchert dessine le portrait d'un lieu chargé d'écritures, une sorte de "tentative d'épuisement" perecqiuienne de Grand-Lieu, un clin d'oeil à ses prédécesseurs qui ont aussi témoigné de ce paysage.
à la médiathèque
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Isabelle : Sur l'île d' Elizabeth O’Connor; traduit de l’anglais par Claire Desserey. Ed. JC Lattès, 2024
Premier roman
En 1938, Manod, jeune fille de 18 ans, vit sur une très petite ile au large du Pays de Galles, habitée par quelques familles qui subsistent difficilement grâce à la pêche. Sur cette ile les habitants parlent le gallois, ils ont conservé beaucoup de traditions celtiques. Manod vit avec son père et sa petite soeur. Très bonne élève, elle parle l'anglais et rêve de devenir enseignante et de partir vivre sur le continent.
Alors que les rumeurs d'un risque de guerre se font de plus en plus fortes, une baleine s'échoue sur une plage. Deux jeunes d'ethnologues, un homme et une femme, arrivent pour étudier les comportements des iliens, leurs traditions... Ils embauchent Manod qui parle couramment l' anglais pour leur servir d'interprète. C'est l'occasion pour cette jeune fille d'en apprendre plus sur la vie sur le continent. Elle découvrira la cruauté des rapports sociaux qui s'apparentent plus à de la prédation.
Premier roman écrit avec finesse. L'auteur décrit avec beauté ces paysages, cette vie d'ilien. Ce roman dépeint la vitalité de Manod, son intelligence et la ténacité qu'elle va déployer pour s'affranchir de son sort sur l'ile. Lecture émouvante.
Coup de cœur 
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Isabelle : Badjens de Delphine Minoui. Ed. du Seuil, 2024
L'auteur décrit le formidable élan contre le sort des femmes sous l'écrasant pouvoir des mollahs, de son père de ses frères, au travers de la vie de cette jeune fille de 16 ans indocile et courageuse. Texte qui décrit avec brio les souffrances de la jeunesse d'aujourd'hui en Iran.
Texte très fort et émouvant.
à la médiathèque
Coup de cœur 
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Jacques Le voyage en Algérie : anthologie de voyageurs français dans l'Algérie coloniale 1830-1930 : introduction, chronologie, répertoire des voyageurs, glossaire, index de Franck Laurent. Ed. R Laffont, 2008
Résumé éditeur :
La prise d'Alger par les troupes du général de Bourmont en 1830 inaugure cent trente-deux ans de présence française sur l'autre rive de la Méditerranée. Elle marque également les débuts d'une abondante littérature coloniale autour de l'Algérie, qui est, d'une certaine façon, notre plus proche Orient. Nombreux sont ceux, journalistes, officiers, députés ou ministres, qui font le voyage et en reviennent séduits par la richesse des couleurs et des paysages. Des écrivains aussi traversent la mer pour découvrir le rivage algérien et ses ruines romaines, les plaines fertiles du Tell, les villages de Kabylie, les grands espaces sahariens, l'épure des dunes, les ciels étoilés et le réconfort des oasis. Gautier, Dumas, Fromentin, les Goncourt, Maupassant, Gide, Eberhardt et Montherlant, parmi bien d'autres auteurs méconnus ou oubliés, consacrent ainsi à l'Algérie des pages mémorables ou pittoresques. Mais un pays, c'est avant tout un peuple, et les écrivains-voyageurs le font vivre : d'abord le peuple algérien avec ses croyances, ses coutumes, ses modes de vie, ses mystères aussi, puis " un peuple neuf ", celui des Français d'Algérie. De tonalités diverses - épiques ou esthétiques, lyriques ou satiriques, fondées sur l'expérience aventureuse et sombre de la conquête ou sur les aléas balisés des premières expéditions touristiques -, toutes ces relations de voyage expriment l'impact émotionnel de ce pays, l'Algérie, sur ceux qui sont venus le découvrir et le raconter. Tous portent témoignage du fait colonial. Leurs propos, bien moins univoques qu'on ne l'imagine parfois, ne sauraient se résumer à l'expression d'une quelconque " voix de l'impérialisme ". Du débarquement de Sidi-Ferruch aux cérémonies du Centenaire, les textes, ordonnés selon le principe chronologique, retracent une histoire toujours passionnée, qui continue de faire battre les coeurs sur les deux rives de la Méditerranée.

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Madeleine. Jacaranda de Gaël Faye. Ed. Grasset, 2024
Milan est en classe de sixième quand le génocide des Tutsis est perpétré par les Hutus au Rwanda. De ce pays loin de sa vie à Versailles, il ne connaît que le nom et les images de massacres diffusées à la télévision. Sa mère, une Rwandaise installée depuis une vingtaine d'années en région parisienne, ne lui a jamais partagé son histoire. Mais la médiatisation du génocide suscite les interrogations du jeune garçon.
D'un premier voyage à l'adolescence à sa progressive intégration dans les rues de Kigali, Jacaranda suit la rencontre de Milan avec le Rwanda, sa famille, son histoire. Il lui faudra des années et de nombreux voyages et séjours pour découvrir le pays et en percer les silences.
Gaël Faye s’appuie sur quatre générations pour raconter cette histoire terrible du Rwanda, il explore les racines coloniales du génocide des Tutsis, remonte l’histoire politique, religieuse et s’intéresse à la difficile reconstruction du pays, aux traumatismes de la population, mais aussi à la volonté du dialogue et du pardon.
A la médiathèque
Coup de cœur 
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Roger Une Femme a disparu de Anne-Sophie Stefanini. Ed. Stock, 2024
Une écrivaine ayant vécu dix années d'une grande histoire d'amour au Cameroun avant de regagner la France est invitée à Yaoundé pour parler de son dernier livre qui narre l'histoire d'une Camerounaise disparue, comme tant d'autres, dans les geôles du régime. Tout au long de l'histoire, elle va être en quête de son amour passé. Elle va en faire la recherche par tous les moyens. Son récit sera ponctué par des odes à l'amour perdu. En fait elle vit une nostalgie obsessionnelle. Le journaliste qui la reçoit n'aura de cesse, de son côté, de connaître le destin de l'héroïne du roman. Des allers-retours entre la France et le Cameroun et la passion du journaliste feront avancer les recherches.
A la médiathèque
Coup de cœur 

samedi 14 décembre 2024

Nos lectures de Décembre 2024

Etaient présents  : Bernadette, Chantal,  Roger, Daniel, Isabelle, Didier, Madeleine, Monique, Claudie, Robert.

Prochaine rencontre : Samedi 18 janvier 2025

Site de la médiathèque: https://www.facebook.com/mediatheque.bouguenais.44/

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Bernadette : Kafka sur le rivage de Haruki Murakami
Le jour de ses 15 ans, Kafka, adolescent décide de fuguer de son domicile où il vit seul avec son père sculpteur qui le délaisse et l'a accablé d'une terrible prédiction : « tu tueras ton père, violeras ta mère et ta soeur », malédiction de l’oedipe, la mère de Kafka l'a abandonné quand il avait 4 ans. Elle a disparu avec sa soeur et n'a jamais donné de ses nouvelles. Kafka a très peu de souvenirs d'elles. Kafka fugue aussi pour les retrouver ; toute rencontre féminine est une possible mère ou une possible soeur. Ecrit comme cela l'histoire paraît « simple », cependant MURAKAMI a une imagination fertile qui nous embarque dans différents mondes ; quelle est la part du réel et de l'imaginaire ? Avec des situations ubuesques et improbables ; On croise Nakata, personnage particulier qui parle aux chats et aux pierres et recherche une explication à ses origines... Une bibliothécaire androgyne détentrice de secrets et qui va protéger Kafka...Qui a assassiné son père ? Va-t-il coucher avec sa mère et sa sœur ? Que vient faire ce tableau d'un enfant qui regarde la « mer » ? 
Dans tout ce labyrinthe, on poursuit le récit, truffé de métaphores, puissant et envoûtant comme MURAKAMI sait écrire. Mieux comprendre qui nous sommes pour avancer dans la vie avec le pouvoir de l'imagination sont des thèmes sur lesquels MURAKAMI nous incite à réfléchir.
Coup de cœur 
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Chantal. : Le bouquiniste Mendel de Stéfan Zweig
Le narrateur nous raconte l'histoire du bouquiniste Mendel qui, chaque jour, s'installait dans le café Gluck, à Vienne. Ce bouquiniste avait une mémoire prodigieuse. Il connaissait tous les catalogues bibliographiques. Il aura passé plus de trente années à la même table du café, recevant étudiants et personnalités, tous en recherche de livres et documents exceptionnels. Juif d'origine russe, il vivait en Autriche sans permis de séjour, sans lire les journaux donc sans voir venir le conflit. Au début de la Première Guerre mondiale, il fut arrêté et envoyé en camp de concentration. Il y recevait des courriers de tous pays, de libraires, de collectionneurs et de personnalités. Le commandant du camp fut surpris de ses hautes relations et il fut libéré au bout de deux ans grâce aux demandes d'interventions en sa faveur. Il revint s'asseoir à la même table du café Gluck. Il était délabré, sans vie. C'était l'anéantissement d'un être humain qui était auparavant une vraie encyclopédie. S. Zweig nous montre ainsi les ravages de la guerre.
à la médiathèque
Coup de cœur 

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Claudie : Boxcar Bertha de Ben Reitman
Un récit autobiographique, la vie de Bertha dans les années 30 aux USA, hobo, vagabonde du rail, sa rage de vivre en toute liberté, toutes les expériences possibles avec les voleurs, camés, prostituées, anarchistes, révolutionnaires, syndicalistes, militants de tous poils et des poètes, elle travaille dans des hôpitaux, des lieux d'accueil, des centres sociaux...et donne naissance à un enfant tout en contractant la syphilis. C'est également un document sociologique qui informe sur toute cette population qui prend la route, voyage dans les trains de marchandises, à la recherche de travail, mendiant sa pitence, quittant une région ou une famille inhospitalière, ou comme Bertha, épris d'aventure et de liberté. Adapté au cinéma par Martin Scorcese en 1973, on pense aussi à "Des souris et des hommes " ou "Les moissons du ciel " de Terence Malik, Une épopée bien antérieure à la beat génération !


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Daniel : Du même bois  de Marion Fayolle
Dans ce premier roman, l'autrice nous entraîne dans un monde rural ardéchois agonisant. Monde d'un autre temps où ses grands-parents vivaient chichement au milieu des vaches. A cette époque la famille paysanne vit recluse sa ferme divisée en trois univers : celui des parents dans le premier espace de la longère, celui des vaches au milieu et ultime passage sur terre, celui des grands-parents reclus au bout du bâtiment. Les vaches rythment alors la dure vie de labeur, chacun a son rôle et l'assume à chaque étape de sa vie. Seulement ce monde-là s'éteint peu à peu face à l'âpreté du travail "l'homme est attaché à vie à sa ferme" et les générations futures ne sont plus enclines à vivre une telle vie de labeur continu. La contestation, la révolte viennent d'un membre de la famille différent:" la gamine". Au bout du chemin, personne ne reprendra la ferme. Le style de l'autrice désarçonne le lecteur par son dépouillement excessif et l'abus des phrases commençant par "ça" !
à la médiathèque



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Didier. : Moi ce que j'aime, c'est les monstres de Emil Ferris
Emil Ferris est né à Chicago en 1962. Illustratrice et conceptrice de jouets, elle contracte en 2001 une méninge-encéphalite qui la laisse partiellement paralysée. Lors de sa rééducation, elle se lance dans un long récit en bande dessinée, Moi ce que j'aime c'est les monstres. Bande dessinée hors norme de plus de 400 pages entièrement dessinées au stylo à bille, elle prend la forme du carnet intime de Karen Reyes, une enfant de 10 ans, qui vit dans le Chicago des années 1960. Karen aime les films et les magazines d'horreur, se dessine sous la forme d’un lycanthrope portant un imperméable de détective, et enquête sur la mort subite de sa belle et douce voisine du dessus, Anka Siverberg. Suicide, dit la police. Meurtre, pense-t-elle. Karen nous raconte aussi sa famille : une mère aussi pieuse que superstitieuse et un frère aîné un peu voyou et amateur d’art. On s’aventure dans le Berlin des années 1940 et le Chicago des années 1960, marqués par les émeutes et les apparitions spectrales, les personnes en souffrance, les créatures réelles, fictives ou fantasmées, le tout dans un hyperréalisme débordant d'onirisme.
à la médiathèque
Coup de cœur
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Monique : Edmond Gangliom & fils de Joël Egloff
Dans un petit village, il ne reste que le café et les pompes funèbres Edmond Ganglion & fils. Mais pour Edmond et ses deux employés, les temps sont durs, ils attendent un décès et regrettent l’époque où les affaires étaient florissantes, et puis, finalement, quelqu’un meurt et tout s’accélère. Avec beaucoup d’humour, Joël Egloff nous décrit les deux employés tres attachants et tellement différents, écriture pleine d’humour, noir parfois, très bon moment de lecture.
à la médiathèque

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Bernadette : Medusa d' Isabel Sorente (2024)
[Résumé Babelio] Sur une route de campagne, un flot pressé de gens, de bêtes, de chariots : on est au mois de juin 1940, en plein exode. Un avion survole et mitraille le convoi. La petite Paulette voit tomber ses parents. Un chien blessé rôde autour d'elle puis s'éloigne à travers champs. Machinalement, elle le suit, le ramasse quand il meurt, s'arrête enfin, le cadavre dans les bras, au bord d'un ruisseau. C'est là que la rencontre Michel, fils cadet des Dollé, qui l'emmène à la ferme de ses parents.L'enfance est une période féerique contre laquelle la guerre ne peut prévaloir. Tout au plus risque-t-elle d'infléchir le cours des jeux et des rêves. Dans l'espèce d'état second où la plongent l'exode et la disparition des siens une seule notion vague émerge pour la petite Paulette à la surface dé sa conscience, c'est qu'un mort doit être enterré, donc que son chien doit l'être et que tout ce qui meurt doit avoir sa tombe.Tel est le point de départ de la tragi-comédie qui se joue au hameau de Saint-Faix. Le plaisant se mêle au sévère et le burlesque à la gravité des événements dans cette histoire de deux enfants réunis par le hasard, dont le cinéma a tiré un des films les plus célèbres de l'après-guerre.